C’est donc une énorme déception pour les familles qui espéraient une condamnation, même symbolique, au bout de tant d’années de procédure. Pourtant, si les juges ont admis que des «des fautes» ont été commises, notamment des «imprudences ou négligences» liées aux sondes défaillantes Pitot, ils n‘ont pas estimé que ces deux sociétés étaient pénalement responsables.
Pas de lien de causalité pour les magistrats
La présidente du tribunal correctionnel de Paris a expliqué, dans ses conclusions, qu’«aucun lien de causalité certain» avec le crash n’a «pu être démontré». Malgré un procès fleuve qui a duré du 10 octobre au 8 décembre dernier, le parquet avait aussi demandé la relaxe des deux poids lourds de l’aérien indiquant que «leur culpabilité était impossible à démontrer». Les deux entreprises avaient mis en avant le fait, à plusieurs reprises, qu’elles n’étaient pas responsables de l’accident qui reste le plus meurtrier de l’histoire de la compagnie aérienne. Si aucun cadre ou dirigeant n’était jugé, Airbus et Air France risquaient chacune une amende de 225 000 euros, somme qui restait très faible à la vue des bénéfices annuels de chacune de ces entreprises.
Une condamnation à un euro symbolique aurait suffi à apaiser les familles
En effet, les familles des victimes avaient reçu des indemnisations au cours des années qui avaient suivi l’accident. Mais elles repartent de ce procès avec un sentiment d‘abandon puisqu’il n’y aurait jamais de responsables désignés dans ce drame. Pour rappel, le 1er juin 2009, le vol AF447, qui reliait Rio à Paris, s’est abîmé dans l’océan Atlantique en pleine nuit entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d’équipage. À bord de cet Airbus A330, on comptait 33 nationalités différentes, dont 72 Français et 58 Brésiliens. Lors des premières recherches, des débris et des corps avaient été retrouvés dans les jours suivants. Il aura fallu attendre deux ans avant de localiser l’épave à 3 900 mètres de profondeur.