Les enquêtes de Marianne et de France 2 comme base de travail
On se souvient qu’une enquête conjointe du magazine Marianne et de France 2, diffusée fin mars, avait mis en lumière que deux associations avaient touché les montants les plus importants alors qu’elles étaient inconnues et ne répondaient pas au cahier des charges sur l’attribution des subventions. Ainsi, la principale structure bénéficiaire des fonds, une association appelée USEPPM, a touché 355 000 euros, somme qui aurait seulement alimenté un site internet et des publications très peu suivies sur les réseaux sociaux. Nous savons aussi que 120 000 euros ont été utilisés pour salarier deux de ses ex-dirigeants.
Parallèlement à cette information judiciaire, le président de la commission des finances a Sénat, Claude Rénal, a réclamé l’ouverture d’une commission d’enquête sur le fonds Marianne. Celle-ci devrait être votée la semaine prochaine par les élus de la Haute assemblée. Gérald Darmanin, ministre de tutelle de Marlène Schiappa à l’époque des faits, a déclaré que «le gouvernement, bien sûr, répondra en toute transparence». Aujourd’hui, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, Schiappa est directement sous l’autorité de la Première ministre.
D’autres médias enquêtent à leur tour
Suite aux révélations de Marianne et de France 2, Mediapart et France Inter ont poursuivi ces investigations. Ainsi, de nombreuses enquêtes journalistiques ont dénoncé la gestion plus qu’opaque de ce fonds créé après la mort de Samuel Paty par Marlène Schiappa. De plus, France Inter a révélé dès jeudi que l’information judiciaire ouverte par le PNF porte notamment sur des «soupçons de détournements de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d’intérêts». C’est donc désormais un juge d’instruction qui va étudier de près comment ces subventions ont été attribuées et quelle est la part de responsabilité de la secrétaire d’État.