Elle tentera de se justifier en disant que «tous les groupes d’opposition nous avaient fait savoir qu’ils ne voteraient pas le texte final». Élisabeth Borne ajoutera dans l’hémicycle qu’«aujourd’hui, 1.160 amendements restent à examiner. Au rythme où vont les travaux, nous aurions besoin de plus de 80 heures de débats pour achever l’examen du texte, hors, nous arrivons à terme du calendrier que vous avez vous-même établi pour cette discussion». Toutefois, selon la Première ministre, le texte final «tient compte des échanges avec l’opposition en commission». Elle a alors affirmé que «plus de 150 amendements ont été retenus, de la majorité comme des oppositions».
Que contient ce texte si controversé?
Le projet de budget de la sécurité sociale anticipe une forte baisse du déficit à 7,2 milliards d’euros en 2023 (17,8 milliards cette année), reposant sur un effondrement gigantesque de la facture liée au Covid. Il prévoit d’améliorer la prévention, avec des rendez-vous aux âges clés de la vie ainsi que de réformer la formation des généralistes en ajoutant une quatrième année avec des stages «en priorité» dans les déserts médicaux.
De plus, le texte prévoit également d’accroître la lutte contre les «abus» d’arrêts de travail prescrits lors de téléconsultations. La Première ministre a notamment cité des mesures pour le «meilleur financement des services à domicile, l’accroissement des contrôles des Ehpad, le renforcement de la permanence des soins, une meilleure prise en charge des enfants en situation de polyhandicap», ou encore «la prise en charge à 100% des prothèses capillaires pour les femmes atteintes de cancer».
De nouvelles motions de censure
Les explications données par Borne sont contredites par une partie de la gauche. Le député PCF Pierre Dharréville a expliqué que «le gouvernement nous a autorisés à examiner 9 articles sur 53, il a fait son tri dans les amendements à sa convenance». Eric Coquerel, LFI et Président de la Commission des Finances, a ajouté qu’«à cette voie autoritaire, le gouvernement aura ajouté le cynisme et le désordre».
Les oppositions sont divisées sur la question y compris au sein même de la Nupes. Les députés écologistes n’en déposeront pas, a confirmé mercredi à l’AFP la cheffe de file Cyrielle Chatelain. Mais LFI, par la voix d’Éric Coquerel, a annoncé ce jeudi matin déposer une troisième motion de censure. Le RN n’a toujours pas, de son côté, fait connaître sa décision.