En effet, le chef de l’État inaugurait à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, la Cité internationale de la langue française, qui était un de ses engagements de campagne de 2017. Il en a profité pour rappeler la force unificatrice du français et en a profité pour dénoncer les dérives de l’écriture inclusive. Si les sénateurs ont massivement voté pour une proposition de loi des LR visant à «protéger le français des dérives de l’écriture dite inclusive», pour être adoptée définitivement, il faudra compter sur un vote de l’Assemblée, très loin de faire l’unanimité sur le sujet.
«L’écriture inclusive affaiblit la langue française en la rendant illisible, imprononçable et impossible à enseigner»
L’écriture inclusive a voulu être imposée par les néo-féministes et la communauté LGBT. Si quelques médias, auteurs, organisations syndicales ou associations s’y sont essayés, c’est bien à leur dépend car les textes sont, le plus souvent, tout simplement illisibles. Il ne s’agit pas ici d’un point de vue mais d’une réalité. Le texte voté au Palais du Luxembourg, adopté à 221 voix contre 82, prévoit de bannir cette pratique «dans tous les cas où le législateur (et éventuellement le pouvoir réglementaire) exige un document en français». Il pourra s’agir de textes comme les modes d’emploi, les contrats de travail, les règlements intérieurs d’entreprise. Sont également visés les actes juridiques, qui seraient alors considérés comme irrecevables ou nuls si le texte venait à devenir loi après un vote à l’Assemblée.
Arrêter de rendre la langue française illisible et imprononçable
À l’origine de ce texte, on retrouve la sénatrice LR Pascale Gruny qui a largement expliqué et documenté son projet de loi. Ce dernier vise ainsi à interdire aussi «les mots grammaticaux constituant des néologismes» tels que «iel», une contraction des pronoms «il» et «elle», ou «celleux», contraction de «celles» et «ceux». Étienne Blanc, sénateur LR, dénonce une «idéologie mortifère». Il dira: «L’écriture inclusive affaiblit la langue française en la rendant illisible, imprononçable et impossible à enseigner». Le président de la République avait rappelé que, dans la langue française, «le masculin fait le neutre, on n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre lisible». On peut citer comme exemple un texte où on peut lire «sénateur·ices».