Dans une interview donnée au groupe de presse Ebra, Jean-Michel Macron, 74 ans, père du chef de l’État, a confié que son fils lui avait confié qu’il comptait dissoudre l’Assemblée nationale il y a deux mois. Cette idée est donc née bien avant les élections européennes. Cette révélation n’est pas du goût de l’entourage du président. Elle révèle, en effet, que le sort des ministres et des députés étaient scellés depuis bien plus longtemps qu’ils ne le pensaient.
Il ne s’agissait pas d’une décision «surprise»
La question du moment choisi par Macron pour annoncer la dissolution est encore très présente chez les observateurs de la vie politique. L’interview de Jean-Michel Macron donnée à Ebra, qui regroupe L’Est républicain, Le Dauphiné libéré ou Les Dernières Nouvelles d’Alsace par exemple, amène son lot de surprises. Ainsi, nous apprenons que le locataire de l’Élysée avait pris sa décision fin avril. «Sa décision de dissoudre n’est pas venue du résultat des élections européennes. Il m’en avait déjà parlé deux mois plus tôt. Il estimait en effet que l’Assemblée nationale était devenue ingouvernable», indique cet ancien professeur de neurologie à l’université de Picardie.
Il ajoutera qu’un autre élément revient sur la possible majorité absolue du RN au soir du 7 juillet prochain. Selon le père du président, confirmant avoir «peur que le Rassemblement national arrive au pouvoir», juge pourtant qu’«il vaut mieux que la France en fasse l’expérience pendant deux ans plutôt que pendant cinq ans. Si le RN montre en deux ans qu’il est parfaitement incapable de gouverner, on peut espérer qu’il n’ira pas plus loin». Toutefois, il est difficile de savoir s’il s’agit de ses mots ou de ceux de son fils. Cette idée n’a pas été confirmée par l’Élysée.
«J’aime beaucoup François Ruffin»
Les confidences de Jean-Michel Macron ne s’arrêtent pas là. N’allant pas jusqu’à dire qu’il connaît le nom du prochain Premier ministre, il confiera qu’il «aime beaucoup François Ruffin». Il estime ainsi que «c’est un bon député. Il a un esprit assez ouvert, même s’il est parfois excessif et provocateur, mais il y a pire que lui». Quand on lui demande si le chef de l’État a évoqué la possibilité d’une telle cohabitation, Jean-Michel Macron répondra simplement: «Deux Amiénois au pouvoir, ce serait amusant mais je n’en suis pas à ce point-là». Pourtant, l’annonce de Ruffin, jeudi 4 juillet sur RTL, de quitter La France insoumise est peut-être un préalable pour prétendre à Matignon.
« Cette révélation n’est pas du goût de l’entourage du président. Elle révèle, en effet, que le sort des ministres et des députés étaient scellés depuis bien plus longtemps qu’ils ne le pensaient ».
Pourtant pour ces individus qui ont fait la fierté du président, à leur tour d’être fier de ce président qui s’essuie les pieds sur le paillasson qu’ils représentent pour lui.