Dirigeants du monde : le classement montre des écarts de confiance frappants

La popularité des chefs d’État constitue un baromètre essentiel de la confiance que leur accordent leurs citoyens. Un récent classement international révèle des écarts considérables entre les dirigeants mondiaux, certains bénéficiant d’un soutien quasi unanime tandis que d’autres font face à une désaffection massive de leur population.

Un écart spectaculaire entre les dirigeants les plus populaires et les moins appréciés

Le 8 juin dernier, l’organisme World of Statistics a dévoilé un palmarès mondial des chefs d’État classés selon leur taux d’approbation nationale. Ce classement met en lumière des disparités frappantes dans la perception qu’ont les populations de leurs dirigeants, avec des écarts pouvant atteindre plus de 70 points entre le haut et le bas du tableau.

Nayib Bukele: le champion incontesté de la popularité

En tête de ce classement figure le président salvadorien Nayib Bukele, qui recueille un taux d’approbation exceptionnel de 91%. Sa politique de sécurité draconienne contre les gangs lui vaut une adhésion massive de ses concitoyens, bien que les méthodes employées pour réaliser ces sondages fassent l’objet de critiques quant à leur fiabilité et leur impartialité.

Les leaders des puissances autoritaires en position de force

Fait notable, les dirigeants de régimes autoritaires ou illibéraux occupent les premières places du classement. Vladimir Poutine en Russie affiche un taux d’approbation de 80%, tandis que le Premier ministre indien Narendra Modi recueille 76% d’opinions favorables.

Emmanuel Macron en queue de peloton des grandes démocraties

Le président français se distingue négativement dans ce panorama international avec un score particulièrement faible. Selon les données de l’institut Morning Consult, Emmanuel Macron ne bénéficie que de 19% d’approbation auprès des Français, ce qui le place parmi les dirigeants les moins populaires des démocraties occidentales.

Un quinquennat marqué par des crises multiples

Plusieurs facteurs expliquent cette impopularité record du président français. Sa gouvernance est largement perçue comme technocratique et déconnectée des réalités quotidiennes des Français. La réforme des retraites, imposée sans vote par l’utilisation du 49.3, a cristallisé le mécontentement d’une grande partie de la population.

L’autoritarisme croissant de l’exécutif constitue également un grief majeur, tout comme l’incapacité du gouvernement à apporter des réponses satisfaisantes aux crises sociales, climatiques et migratoires qui traversent le pays.

Un style présidentiel qui divise

Au-delà des décisions politiques, c’est aussi le style même d’Emmanuel Macron qui semble poser problème. Son attitude est fréquemment jugée condescendante par ses détracteurs, ce qui accentue la distance ressentie entre le président et les citoyens.

Un paysage politique mondial contrasté

Entre ces deux extrêmes représentés par Bukele et Macron, d’autres dirigeants mondiaux affichent des scores intermédiaires. Le président argentin Javier Milei recueille 58% d’opinions favorables, à égalité avec le Premier ministre australien Anthony Albanese et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.

Le Premier ministre canadien Mark Carney maintient une approbation majoritaire à 53%, tandis que Donald Trump aux États-Unis se situe à 46%. La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni (43%) et le Premier ministre polonais Donald Tusk (42%) ferment la marche des dirigeants bénéficiant encore d’un soutien significatif.

Ces chiffres révèlent la complexité du rapport entre gouvernants et gouvernés à l’échelle mondiale, dans un contexte de défiance croissante envers les institutions politiques traditionnelles.