Alors que Bruno Retailleau avait voulu relancer le débat sur le port du voile lors de sorties scolaires, lundi dernier sur RTL, le Premier ministre a décidé de se démarquer immédiatement de cette proposition. Ainsi, mercredi 8 janvier, François Bayrou a annoncé qu’il ne reprendra pas les propositions du ministre de l’Intérieur sur le voile. Le ministre de l’Intérieur avait jugé que «les accompagnatrices [de sorties scolaires, NDLR] n’ont pas à être voilées». De plus, il s’était aussi prononcé en faveur de l’interdiction du port du voile à l’université.
Une «position personnelle» de Bruno Retailleau
Lors du compte-rendu du Conseil des ministres à l’Élysée, Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement, a annoncé que le ministre de l’Intérieur a lui-même indiqué qu’il «s’agissait de sa position personnelle et que ce sujet, n’ayant probablement pas une majorité au Parlement, n’était pas un sujet qui serait abordé par le gouvernement dans l’état actuel de la majorité parlementaire». Sur le plateau de la matinale de RTL, lundi 6 janvier, Monsieur Retailleau avait martelé que «les sorties scolaires, c’est l’école hors les murs». Il avait indiqué aussi être contre le port du voile à l’université et qu’il souhaitait une loi en ce sens. Suite à ces déclarations, il s’était attiré les foudres de la gauche et des défenseurs de la laïcité.
Un contexte politique qui ne permet pas un tel débat
François Bayrou, en pleines discussions avec les chefs de partis sur la question du budget, va présenter son discours de politique générale le 16 janvier. Alors que le NFP se fracture et que LFI est isolée, pour le moment, Matignon en profite pour dégager un accord avec le PS, les Écologistes et le PCF. Le Premier ministre ne peut se permettre de mettre des sujets aussi clivants sur la table alors qu’il est en pleine négociation. Car, dans les faits, Bruno Retailleau est bien dans son droit de demander un vote du Parlement sur cette question puisque, pour l’instant, selon l’avis du Conseil d’État, le port du voile des accompagnatrices est à l’appréciation des directeurs d’établissement. Il n’y a pas de loi votée sur cette question aujourd’hui.