Celui qui était parvenu à faire renaître le parti socialiste de ses cendres veut sortir de ce marasme en combattant les insoumis. Il évitera soigneusement de parler du rôle ambigu des Écologistes, proches de LFI mais qui ont bien conscience que le NFP ne fera que reculer avec les mélenchonistes.
Rompre avec La France insoumise
L’eurodéputé donne un entretien sans concession à nos confrères du Point. Glucksmann, si discret depuis le second tour des législatives, a décidé de revenir sur le devant de la scène. S’il assume son ralliement au NFP avec LFI le soir du premier tour, le 30 juin dernier, il expliquera qu’«il fallait […] tout faire pour éviter la prise du pouvoir par Marine Le Pen et Jordan Bardella». Il affirmera cependant n’avoir jamais cru «à l’aplanissement magique des divergences extrêmement profondes» avec les insoumis. Ainsi, confronté aux négociations sans fin et aux exigences du leader de l’extrême gauche, Glucksmann appelle les partis de gauche à rompre avec La France insoumise afin de faire émerger une «social-démocratie» loin du «mélenchonisme» et du «populisme de gauche».
Le ras-le-bol du PS et du PCF, le jeu d’équilibriste des Écologistes
La cible de Glucksmann est toute désignée: il faut faire tomber Mélenchon. Il explique voir en ce dernier un leader politique qui «suit sa ligne, sert ses intérêts» et «nourrit ses ambitions» dans le seul but d’être «candidat à la présidentielle, le plus tôt possible, quitte à ouvrir la voie à l’extrême droite». Il ajoutera que les partis de gauche commettent une erreur en le soutenant sans réserve. «Ce qui est plus problématique, c’est la propension des autres dirigeants de gauche à servir eux aussi ses intérêts et ses ambitions».
Une allusion à peine voilée à son collègue du PS Olivier Faure et surtout aux Écologistes, Marine Tondelier et Sandrine Rousseau en tête. Mardi dernier, c’est le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, qui a estimé, dans L’Express que «nous (les socialistes, NDLR) sommes en train de franchir la ligne rouge avec les insoumis». Glucksmann conclura en assénant préférer «toujours être l’héritier de Blum et de Mendès que de Chavez».
Quand même ! Il y en a qui ont le cerveau lent, que voulez-vous. Ils comprennent plus tard ce que tout le monde avait compris dès le début.