
Manifestation Place Vauban, Paris, 6 avril 2025 ©Capture d'écran Instagram
En effet, les militants de Rassemblement national avaient été appelés à manifester pour protester contre la peine d’inéligibilité prononcée à l’encontre de Marine Le Pen. Si la députée du Nord avait réuni 13 millions d’électeurs à la présidentielles de 2022, ils ne seront qu’un peu moins de 10.000 à venir Place Vauban à Paris. La gauche avait organisé une contre-manifestation, Place de la République. Néanmoins, le PS et les communistes manqueront à l’appel et, là aussi, ce ne sont que quelques milliers de sympathisants LFI qui se présenteront autour de Jean-Luc Mélenchon. Un troisième rassemblement a eu lieu et c’est certainement le plus intéressant des trois. Gabriel Attal a réuni la macronie à la Cité du Cinéma et s’est érigé en candidat naturel pour 2027.
Des manifestations au goût amer pour les organisateurs
Un peu moins de 10.000 partisans du RN se sont réunis place Vauban, dans le VIIe arrondissement, pour soutenir Marine Le Pen. Lors de son discours, la députée du Nord a dénoncé une «décision politique» visant à l’écarter de la scène politique. Elle a déclaré: «Je ne lâcherai rien». Elle n’hésitera pas a comparé sa situation à celle de Martin Luther King, appelant à une résistance pacifique. Jordan Bardella, président du RN, a également pris la parole, accusant la justice de chercher à «faire taire l’opposition politique».
Contre-manifestations de l’extrême gauche Place de la République
Parallèlement, des partis de gauche et des mouvements antifascistes ont organisé une contre-manifestation place de la République, rassemblant environ 3.000 personnes. Immense déception pour les organisateurs qui espéraient la foule des grands jours. Une fois de plus, le thème du rassemblement a été rapidement écarté pour laisser place aux drapeaux palestiniens. Sans débordement particulier, les manifestants ont exprimé leur opposition à l’extrême droite et leur soutien aux institutions judiciaires, scandant des slogans tels que «La jeunesse emmerde le Front National». Des figures politiques de l’extrême gauche, tel que Manuel Bompard, étaient présentes pour dénoncer les attaques contre l’État de droit et la démocratie. Alexis Corbières s’est fait huer par les participants, ces derniers hurlant qu’il n’était qu’un «traître».
Meeting de Gabriel Attal à Saint-Denis
C’est le fait politique du week-end. En effet, Gabriel Attal, secrétaire général du parti Renaissance, a tenu un meeting à la Cité du Cinéma, à Saint-Denis. Devant plusieurs milliers de sympathisants, il a critiqué le Rassemblement National, affirmant que «les faits sont clairs: Marine Le Pen et le RN ont été condamnés après 10 ans d’enquête et de procédure, après avoir détourné des millions d’euros de nos impôts». Toutefois, si la matinée avait commencé avec toutes les figures de proue de la macronie, dont François Bayrou et Élisabeth Borne, l’après-midi a vu disparaître les responsables politiques quand le meeting a pris la tournure d’une déclaration de candidature à la présidentielle. La macronie a désormais deux candidats: Gabriel Attal et Édouard Philippe. Il reste les ambitions de Gérald Darmanin ou, plus récentes, de Yaël Braun-Pivet.