Après cette annonce, les demandes de démission du président de la Cour, Pierre Moscovici, pleuvent de toute part. En effet, le contenu du rapport aurait grandement modifié les négociations entre l’exécutif et Les Républicains. Parmi les voix qui se sont exprimées ce week-end, Laurent Wauquiez estime qu’il s’agit d’un «manquement grave à notre démocratie et aux obligations constitutionnelles les plus élémentaires qui s’imposent à la Cour des comptes»
Pour Wauquiez, Moscovici «doit démissionner»
Décidément, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas digéré les confessions du président de l’institution de la rue Cambon concernant ce rapport sur l’immigration. Il expliquera, dans une interview donnée dimanche dernier, que «Pierre Moscovici revendique d’avoir délibérément retardé la publication d’un rapport de la Cour des comptes afin que ses conclusions ne puissent être connues lors du débat parlementaire sur la loi immigration». Et d’ajouter que, selon lui, «c’est un manquement grave à notre démocratie et aux obligations constitutionnelles les plus élémentaires qui s’imposent à la Cour des comptes». Il demande ainsi que Moscovici démissionne de son poste de premier président.
Pierre Moscovici «assume totalement»
Si, dans l’entourage de la macronie, on explique que le retard du dépôt du rapport était voulu par l’exécutif, Moscovici indiquera au micro de LCI que c’est «une décision que j’ai prise personnellement et que j’assume totalement». Pourtant, les conclusions du rapport tranchent avec les annonces du ministère de l’Intérieur en dénonçant notamment «l’absence de stratégie globale» de la politique migratoire conduite par le gouvernement.
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Le rapport de la Cour des comptes aurait dû être remis au parlementaires deux jours après le vote de la motion de rejet initiée par les Écologistes, soit le 13 décembre. Pour le président de l’institution, ce délai ne pouvait pas être tenu. Il se justifiera en expliquant: «Nous étions dans une crise politique, dans un moment où les arguments rationnels se faisaient peu entendre». «Je n’ai pas voulu que ce rapport soit déformé», «ni interférer avec un vote sous pression du Parlement» a-t-il ajouté. Publié le 4 janvier, le rapport pointe du doigt le gouvernement et détaille les failles de la politique migratoire menée jusqu’à présent.