
@AdobeStock
La France fait face à une résurgence inquiétante de cas de botulisme suite à des pratiques esthétiques dangereuses. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) renforce son alerte concernant les injections de toxine botulique réalisées dans des conditions non conformes, après plusieurs hospitalisations en soins intensifs.
Des nouveaux cas graves qui relancent l’alerte sanitaire
Trois patients ont récemment été victimes de complications sévères après avoir reçu des injections de toxine botulique réalisées par des personnes non qualifiées. Ces cas s’ajoutent à une série d’incidents similaires signalés plus tôt cette année, confirmant une tendance préoccupante.
Les victimes ont développé des symptômes caractéristiques du botulisme, une affection neurologique potentiellement mortelle. Elles ont nécessité une prise en charge urgente en unité de soins intensifs, témoignant de la gravité des complications.
Des symptômes neurologiques alarmants
Le botulisme provoqué par ces injections illégales se manifeste par plusieurs signes distinctifs que l’ANSM rappelle aux patients et aux professionnels de santé. Parmi les symptômes les plus courants figurent :
– Des troubles visuels (vision floue ou double)
– Des difficultés respiratoires
– Des problèmes d’élocution
– Des difficultés à avaler
La progression rapide de ces symptômes peut mener à des complications graves nécessitant une hospitalisation d’urgence.
Un cadre légal strict pour des raisons de sécurité
L’ANSM rappelle que les injections de toxine botulique sont strictement encadrées par la loi française. Ces actes médicaux ne peuvent être réalisés que par des professionnels de santé spécifiquement habilités.
Seuls les médecins spécialistes en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, en dermatologie, en chirurgie de la face et du cou, en chirurgie maxillo-faciale et en ophtalmologie sont autorisés à pratiquer ces injections.
Des risques majeurs en dehors du cadre médical
Les conséquences d’injections réalisées par des personnes non qualifiées peuvent être dramatiques. L’ANSM énumère plusieurs complications potentiellement fatales : « infections, nécrose cutanée, des réactions allergiques voire le décès ».
Ces risques sont considérablement amplifiés lorsque les produits utilisés sont d’origine douteuse ou lorsque les conditions d’asepsie ne sont pas respectées.
Un phénomène récurrent sous surveillance
Cette nouvelle alerte fait suite à un précédent épisode signalé en février dernier. L’ANSM avait alors déjà tiré la sonnette d’alarme après l’hospitalisation de huit femmes présentant des symptômes graves de botulisme.
Ces cas antérieurs étaient principalement liés à un surdosage lors d’injections effectuées par des personnes non qualifiées dans un centre en région parisienne entre août et septembre 2024.
Un circuit de distribution contrôlé
La toxine botulique à usage esthétique est soumise à un circuit de distribution particulièrement encadré. Ce produit à usage professionnel est :
– Disponible uniquement en pharmacie
– Ou livré directement par le fabricant ou son fournisseur officiel
à un médecin spécialisé
L’ANSM insiste sur l’interdiction formelle de la vente de toxine botulique sur Internet ou en direct au grand public, une pratique qui constitue une infraction pénale.
