Une absence totale de prise en charge
Marc Noizet, le président du SAMU – Urgences de France, indique dans une interview relayée par Cnews, que «majoritairement, il s’agit de patients âgés qui arrivent aux urgences sans signe de gravité mais qui meurent après avoir attendu 6, 7 ou 8 heures». Ces décès sont qualifiés d’«inattendus» par le syndicat. Il explique qu’à la date du 28 décembre, il y aurait au moins 23 patients seraient décédés sur un brancard, en attendant d’être soignés faute d’avoir été pris en charge par les services d’urgence.
Ce chiffre invraisemblable serait pourtant très largement sous-estimé. La raison est simple: les résultats proviennent de seulement treize départements, la France métropolitaine en compte 96. En extrapolant, Marc Noizet juge l’estimation plus proche de 150, juste pour le mois de décembre. Selon lui, 20 % de ses décès sont dus à une mauvaise prise en charge pré-hospitalière, par exemple au fait qu’aucun véhicule n’était disponible pour aller chercher le patient là où il se trouvait. 80% seraient dû à l’absence de prise en charge par les services d’urgence au sein de l’hôpital.
Peut-on encore parler de dégradation du service public de santé?
À ce stade, dans un pays comme la France, membre du G8, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, sans parler de la grand-messe de Davos réunissant les pays les plus industrialisés au monde, avons-nous encore un hôpital publique qui s’effondre à la moindre crise? Manque de personnels, manque de moyens, locaux dans un état déplorables, insécurité, refus de réintégrer les soignants non-vaccinés, la liste est longue. Pourtant, les annonces faîtes par François Braun n’ont absolument aucun effet. Elles donnent même l’impression d’aggraver la situation. À cela s’ajoute la grève des médecins généralistes, qui ne pouvaient pas tomber plus mal. Le ministre de la Santé reconnaîtra lui-même «Par mort inattendue, nous entendons les patients décédés alors qu’ils étaient en attente de prise en charge, sur un brancard».
Quand va-t-on enfin redimensionner ce système de santé ?
Je connais le problème de l’intérieur à titre personnel : ni dentiste ni médecin traitant quand je travaillais sur Auxerre, j’étais obligé d’aller sur Dijon pour les dents, à SOS médecins ou aux urgences pour le reste.
Problème également connu via le décès de ma mère, trop long à raconter en détail mais ce qui était une urgence s’est étalé sur plusieurs jours sans qu’un médecin du 15 ne vienne sur place diagnostiquer un problème qui s’est avéré grave.
Problème également dans l’EHPAD où mon père était et où il n’y avait pas de médecin.
Je n’ai plus confiance en mon pays.