Affiches de Macron grimé en Adolf Hitler: enquête ouverte à Avignon

La fresque originale avait été effacée

Début avril, le grapheur Letko avait peint une fresque géante sur un immeuble de la ville représentant Macron en Hitler. Cette peinture avait provoqué l’indignation générale. Une fois de plus, au-delà de la caricature, c’est le personnage choisi qui montre l’absurdité et l’ignorance des personnes qui veulent s’emparer de symboles qui les dépassent. Letko, dont on ne connaît pas le véritable nom, ne cache pas son antisémitisme ni ses positions proches de l’extrême-gauche sur son compte Instagram. Il est d’ailleurs déjà poursuivi dans une précédente enquête pour «provocation à la haine», alors qu’il avait réalisé une fresque antisémite représentant le chef de l’État en marionnette manipulée par Jacques Attali, en juin 2022.

À Avignon, les affiches, placardées un peu partout dans la ville, sont une reproduction d’une fresque murale réalisée début avril et qui avait été effacée à la demande de l’agglomération du Grand Avignon, propriétaire du bâtiment sur lequel on pouvait la voir. L’affiche y est encadrée par un «Non merci» et du hashtag #agirousubir (Agir ou Subir). Les premières photos ont été publiés par le quotidien La Provence montrant une des affiches en centre-ville. On peut lire aussi, comme si l‘auteur avait voulu se protéger juridiquement ne voulant pas assumer son acte jusqu’au bout, «ceci est une illustration satyrique». Il ajoutera d’ailleurs une citation de Gandhi: «La désobéissance civile devient un devoir sacré quand l’État devient hors la loi ou corrompu». Si ce n’est que Gandhi ne se cachait pas derrière un compte Instagram.

De la nécessité de bien choisir ses idoles

En effet, si on comprend le message que le grapheur et ses adeptes ont voulu faire passer, il lui a manqué l’intelligence sur le choix de ses références. Si Hitler est un choix assumé, qui correspond à d’autres publications du dessinateur, il risque d’obtenir le contraire de l’effet souhaité. C’est à dire un soutien à Emmanuel Macron car le combat ne se portera pas sur ses réformes mais sur les figures historiques auxquelles on l’associe. Par exemple, Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, écrira sur son compte Twitter: «Jusqu’où iront-ils dans l’indignité et dans l’abject ? Il est grand temps de sanctionner de la façon la [plus] sévère possible ceux qui s’adonnent à de telles campagnes odieuses. Condamnation totale, et soutien à Emmanuel Macron». Ceux qui ont connu la Seconde guerre mondiale ou leurs enfants ne sont pas encore tous morts.