Guillaume Meurice a été lancé sur scène par Dieudonné, où celui-ci tenait déjà des propos sulfureux et, le plus souvent, antisémites. Si la présidente du groupe Radio France a rappelé que celui-ci avait reçu un «avertissement», le chroniqueur a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux estimant cette sanction injuste.
Une émission enregistrée en direct depuis la Maison de la Radio
Sur le site de Radio France, où l’affaire prend une tournure inédite, il est indiqué que «face aux menaces proférées à l’encontre d’un des humoristes, l’émission ne se tiendra exceptionnellement pas en public ce dimanche 12 novembre pour la sécurité des équipes du Grand dimanche soir», l’émission de Charline Vanhoenacker. Cette dernière, qui avait un temps soutenu son chroniqueur, avait fait son mea culpa par la suite. En effet, lors de l’émission du 29 octobre, Guillaume Meurice a suggéré une idée de «déguisement pour faire peur» à l’occasion d’Halloween: il a évoqué un «déguisement Netanyahu», «une sorte de nazi mais sans prépuce».
Dans la droite ligne de l’extrême-gauche française, fidèle soutien aux groupes islamistes, le chroniqueur n’a pas fait de jeux de mots concernant les dirigeants terroristes ou des pays qui les soutiennent comme l’Iran. Pourtant, si la «plaisanterie» a fait rire toute la table autour de Charline Vanhoenacker, la séquence a suscité un grand nombre de réactions indignées, à l’origine notamment de saisines de l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel. Toutefois, les menaces de mort doivent être certainement à relativiser puisque Meurice n’a pas obtenu de protection policière et il n’y a pas de changement concernant l’organisation de la tournée de l’humoriste en France avec son spectacle «Meurice 2027».
Des tensions en interne
La présidente de Radio France, Sibyle Veil, a envoyé lundi dernier un mail aux 4500 salariés du groupe, pour expliquer sa position. Elle écrira: «Le conflit au Proche-Orient et les tensions que cela crée en France mettent en évidence le devoir de responsabilité des médias, singulièrement d’un média de service public comme Radio France». Puis, elle visera directement Meurice en disant: «Le service public n’est pas à la disposition des engagements individuels et des carrières personnelles». Employant les mêmes méthodes que son mentor, le chroniqueur a déclaré dans une interview donnée au Monde: «Je conteste cette sanction car je n’ai pas commis de faute et je n’ai fait que mon métier. Je considère qu’il s’agit d’une injustice , je fais donc appel à la justice».