Par conséquent, les agents ont été invités à débrayer pour dénoncer leurs conditions de travail. La date ne cette mobilisation n’est pas choisie au hasard. Elle est organisée à quelques jours de l’examen parlementaire du projet de loi sur l’immigration porté par Gérald Darmanin. En effet, l’Ofpra est rattaché au ministère de l’Intérieur.
Un organisme en sous-effectif et soumis à «un rythme infernal»
Comme de nombreux services de l’État, on pourrait citer les Douanes ou les agents de la direction départementale de la protection des populations (service d’hygiène), les agents manquent à l’appel. Soumis à des règles de plus en plus nombreuses, les personnels ont du mal à exercer leur mission. L’afflux de migrants constants, l’OCDE a enregistré 6.2 millions de réfugiés pour l’année 2022 auxquels s’ajoutent les 4.7 millions d’ukrainiens qui ont fui leur pays, ne leur permet plus de traiter les dossiers individuellement avec tous les soins et la prudence demandés par leur ministère de tutelle.
Dans un communiqué, les syndicats majoritaires parlent de «l’obsession des gouvernements successifs pour le raccourcissement des délais d’instruction des demandes d’asile», qui figurent parmi les priorités de la politique migratoire dans le projet de réforme de la loi immigration et qui «met sous pression les agents» de l’Ofpra. Il est ainsi rappelé que les 500 officiers de protection, qui font passer les entretiens aux demandeurs d’asile, «sont ainsi soumis à un rythme infernal, alors même qu’ils doivent se conformer à des procédures de plus en plus complexes et s’improviser enquêteurs afin de détecter des personnes susceptibles de représenter une menace pour l’ordre public».
Plus une contestation de la nouvelle loi qu’un problème d’effectif pour le directeur de l’Ofpra
Le directeur général de l’Ofpra, Julien Boucher, rappelle que la dernière grève avait eu lieu en février 2018, le jour de la présentation en Conseil des ministres de la loi asile-immigration de Gérard Collomb. S’il considère que «les préoccupations que traduit ce mouvement social (…) sont légitimes, mais elles n’appellent pas nécessairement les réponses que réclament les organisations syndicales». Il souhaite attirer l’attention aussi sur le fait que son organisme a rendu en 2022 134.500 décisions, dans un délai moyen de quatre mois, ce qui est le plus bas depuis quinze ans. Il ajoutera que « plus de 200 emplois supplémentaires ont été créés à l’Office depuis 2019». Néanmoins, il assure vouloir répondre par la «discussion au signal fort» de cette grève.
Et ça, cette abomination, qu’attendez-vous pour y mettre le nez ? Ce n’est tout de même pas normal qu’un machin pareil puisse encore sévir contre la France sans être ennuyé.