Comme ses prédécesseurs, notamment Nicolas Sarkozy qui avait clairement exprimé son ras-le-bol avec ces questions, Macron avait souhaité, mi-mai, qu’il ne fallait plus «ajouter» de normes environnementales après l’application du Pacte vert de l’Union européenne.
Atteindre une sobriété écologique «raisonnable», «transparente» et «non punitive»
Lundi 19 juin, en visite au Salon du Bourget, le chef de l’État a prôné un modèle économique et social basé sur l’«innovation» et la «stratégie industrielle» afin d’atteindre une sobriété écologique «raisonnable», «transparente» et «non punitive», contre un modèle où il faudrait «renoncer à la croissance». Le président de la République a ainsi déclaré que «la sobriété bien organisée, si je puis dire «non punitive», comprise par tous, partagée par tous, raisonnable, qui fait qu’on fait chacun des efforts, qu’on évite ce qui est inutile et qui permet de réduire les émissions, elle est bonne».
Il a ajouté que «celle qui consiste à dire «il faut tout arrêter», en quelque sorte, et «il faut renoncer à la croissance», je ne la crois pas raisonnable». Il a expliqué préférer défendre la «création de richesses» qui permettent de «financer l’innovation dont vous avez besoin pour décarboner». Il s’attaque ainsi au discours soutenu par EELV mais aussi cherche à prévenir ceux qui soutiennent des mouvements de plus en plus radicaux comme Les Soulèvements de la Terre. Il explique ainsi que l’économie et l’écologie ne sont pas opposées. «Nous qui sommes déjà en déficit courant, comment voulez-vous qu’on finance notre modèle social si on ne crée plus de richesses?». Il s’est montré soucieux de ne pas «demander aux gens de choisir entre un modèle social exigeant et le climat». «Il faut faire les deux, en même temps là aussi».
Revenir au «bon sens» face à l’excitation générale sur le sujet
Il a ainsi estimé que «le bon sens permet beaucoup de sobriété». Le chef de l’État a invoqué les «réflexes» et le «civisme» qui nous font «éteindre la lumière» quand on quitte une pièce ou ne pas chauffer un endroit quand on ne s’y trouve « pas durablement». Il poursuivra en indiquant que «moins on donne le sentiment aux gens qu’on contraint leur vie, parce qu’elle est déjà suffisamment difficile, plus on a leur adhésion». Et d’ajouter «la sobriété à laquelle je crois, c’est plutôt celle (…) qui repose sur une forme de bon sens, sur la transparence des informations dont on dispose, sur une prise de conscience que nos ressources sont devenues plus rares».