
François Fillon ©Wikimedia
Le 29 avril 2025, l’avocat général a requis une peine de quatre ans de prison avec sursis intégral, une amende de 375 000 euros et dix ans d’inéligibilité contre l’ancien Premier ministre François Fillon, dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs de son épouse, Penelope Fillon. Ces réquisitions écartent la partie ferme d’un an de prison prononcée en appel en mai 2022. La décision finale est attendue le 17 juin 2025.
Une peine révisée après l’intervention de la Cour de cassation
En mai 2022, la cour d’appel de Paris avait condamné François Fillon à quatre ans de prison, dont un an ferme, pour détournement de fonds publics, complicité d’abus de biens sociaux et recel. Son épouse, Penelope Fillon, avait été condamnée à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 375.000 euros.
Marc Joulaud, ancien suppléant de M. Fillon, avait écopé de trois ans de prison avec sursis. En avril 2024, la Cour de cassation a confirmé la culpabilité de l’ancien ministre mais a annulé la partie ferme de sa peine, estimant que la cour d’appel n’avait pas suffisamment motivé cette décision. Elle a donc ordonné un nouveau procès pour réexaminer la peine.
Une audience marquée par les déclarations de François Fillon
Lors de l’audience du 29 avril 2025, l’ancien Premier ministre a exprimé sa «blessure morale» face à la peine d’inéligibilité requise, bien qu’il ait affirmé ne pas envisager de retour en politique. Il a déclaré: «Personne ne m’enlèvera de la tête que j’ai été traité d’une manière un peu particulière». Ainsi, il suggère que sa candidature à l’élection présidentielle de 2017 aurait pu influencer le traitement de son dossier.
Une affaire aux répercussions politiques et judiciaires durables
L’affaire des emplois fictifs, révélée en janvier 2017, a eu des conséquences majeures sur la carrière politique de François Fillon, contribuant à son élimination au premier tour de l’élection présidentielle cette année-là. Depuis, l’ancien Premier ministre a tenté de contester sa condamnation, notamment en saisissant la Cour européenne des droits de l’homme en août 2024. Il mettait en avant des violations de ses droits à un procès équitable. En novembre 2024, il a proposé de rembourser près de 700.000 euros à l’Assemblée nationale. Ce montant correspondait aux sommes perçues indûment. Il s’agissait ici d’atténuer les conséquences de sa condamnation.