Pour rappel, les mesure d’âge à venir concernent tous les salariés. Les agents de la SNCF aussi, même si ceux ayant été embauchés avant le 1er janvier 2020, continueront à bénéficier du régime spécial des cheminots: actuellement, ils peuvent partir en retraite à 52 ou à 57 ans, selon qu’ils sont conducteurs ou sédentaires. Un syndicaliste de la SNCF expliquera que «mais si l’âge légal est porté à 65 ans, nous ne pourrons partir qu’au-delà de 55 ans ou de 60 ans. Travailler trois ans de plus pour gagner autant, tout le monde est contre! Pour nous l’enjeu, c’est janvier et les retraites, nous ne voulions pas nous fourvoyer dans cette grève, les contrôleurs ne l’ont pas compris».
La grève multi-individuelle, hors syndicats
C’est Laurent Berger qui, le premier, est monté au créneau. Sur BFMTV, le 22 décembre, le secrétaire général de la CFDT dira à quel point il désapprouve ce conflit, qu’il s’en désolidarise et à quel point sont pénalisés ceux «qui ont juste envie de se retrouver». Il insiste lourdement sur le fait que ce mouvement, «ce n’est pas le fait de la CFDT». Il ajoute: «Vous savez bien qu’en janvier, il y aura de la conflictualité sociale sur le sujet des retraites et on va dire: regardez ces salopards qui pendant Noël ont empêché les gens de circuler. Ce n’est pas les organisations syndicales», insiste-t-il vigoureusement.
Que s’est-il alors passé pour le week-end de Noël? Les contrôleurs sont très nombreux et peuvent à eux seuls paralyser l’ensemble du trafic ferroviaire. Mais pourquoi les syndicats, très présents dans l’entreprise, n’ont pas pu enrayer ce mouvement? La réponse viendra de Didier Mathis, secrétaire général d’Unsa-ferroviaire, qui expliquera que «nous subissons le contrecoup de la réforme du droit du travail de 2017, estime Didier Mathis, secrétaire général d’Unsa-ferroviaire. Elle a fusionné trois instances représentatives du personnel en une seule, le comité social et économique (CSE). Cela se traduit par un manque de contacts avec les agents».