
Fabien Roussel, secrétaire général du PCF ©Alamy Images
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, a dénoncé mardi 6 mai le manque de «démocratie à l’intérieur» de La France insoumise. Il a comparé ce parti politique à «une secte sous l’emprise d’un couple», à la suite des révélations sur les pratiques internes à LFI d’un livre-enquête à paraître mercredi. Il parle directement de Jean-Luc Mélenchon et de Sophia Chikirou.
Des comportements sectaires dénoncés
«J’ai cru comprendre que les comportements de la direction de La France insoumise se rapprochaient des comportements d’une secte sous l’emprise d’un couple, celui de Jean-Luc Mélenchon et de sa compagne, Sophia Chikirou», a commenté le responsable communiste sur BFM-TV/RMC. Fabien Roussel a estimé que «ce n’est pas joli à voir». Il a souligné «un vrai sujet» pour la gauche, d’autant plus dans la perspective de l’élection présidentielle de 2027. «Il y a besoin de beaucoup de démocratie dans le mouvement de La France insoumise, mais aussi en France», a-t-il ajouté.
Les journalistes Charlotte Belaïch (Libération) et Olivier Pérou (Le Monde) ont publié mercredi une enquête sur le mouvement créé par l’ancien socialiste en 2016, intitulée «La Meute» (Flammarion). Le Monde a publié de longs extraits de ce livre. Fabien Roussel, dont le parti s’est allié à LFI pour les élections législatives de 2022 et de 2024, au sein du Nouveau Front populaire, n’a jamais caché ses réserves quant à la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. Il a rappelé avoir décidé de se présenter face à lui au premier tour de la dernière élection présidentielle pour cette raison.
Le souhait d’un candidat de gauche autre que Mélenchon
Cependant, Roussel a assuré faire «confiance à la démocratie, aux électeurs, aux électrices, aux Français, à ceux qui votent justement pour avoir la lucidité de faire en sorte que, au second tour de l’élection présidentielle, il y ait un candidat d’une gauche sincère, démocratique, républicaine, laïque, qui portera enfin les espoirs d’un vrai changement».
Les nouvelles révélations de ce livre-enquête s’ajoutent aux témoignages déjà recueillis, notamment après l’exclusion, lors des dernières élections législatives, de plusieurs anciens proches de Jean-Luc Mélenchon, accusés de s’opposer à certains positionnements du parti.
Réactions au sein de LFI
Dans la cour de Matignon, où il s’est rendu dans le cadre de la concertation sur la proportionnelle voulue par le premier ministre, le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, a commenté «La Meute» auprès de journalistes. «C’est un collage de ragots, de fausses informations, que je prends avec un peu de légèreté (…). J’ai détecté à peu près à toutes les pages des informations qui sont des informations inexactes», a-t-il déclaré.
«De ce que j’ai lu me concernant c’est exact. Indiscutablement il y a un problème de fonctionnement dans ce mouvement», a assuré sur France Info le député du groupe écologiste Alexis Corbière. «On ne fait pas la VIe République et une société plus démocratique quand on fonctionne en interne comme un mouvement qui ne tolère pas le désaccord», a ajouté cet ancien proche parmi les proches de Jean-Luc Mélenchon.