Réforme des retraites: pourquoi les organisateurs veulent absolument «un million de manifestants»?

Un million sinon rien?

Jeudi 19 janvier sonne le départ des grands mouvements contre la réforme des retraites. Fabien Roussel, avait lancé dans le JDD «Soyons 1 million à déferler dans la rue . Il n’y a que ce rendez-vous qui compte». Côté CGT, son secretaire général, Philippe Martinez, a affirmé: «C’est une évidence, […] il y aura au moins 1 à 2 millions de manifestants selon les syndicats». Pour beaucoup, la mobilisation du 19 va déterminer la suite des actions. On a vu très récemment le flop du retour des Gilets jaunes qui ont été à peine 2000 à défiler dans les rues de la capitale.

Compte tenu des ambitions de certains, et surtout avec les élections à la CGT qui arrivent fin mars, il faut montrer les dents. C’est pourquoi une faible mobilisation mettrait à mal la représentation syndicale telle qu’on la connaît aujourd’hui et donnerait beaucoup de poids à l’exécutif pour poursuivre dans ses réformes. Pour Nathalie Verdeil, secrétaire confédérale à la CGT, elle dira: «Je pense que la mobilisation de jeudi va être forte contre cette réforme particulièrement violente pour le monde du travail». Elle est soutenue dans cette idée par Patricia Drevon, de Force ouvrière, pour qui «cela s’annonce massif!».

C’est oublier que les mobilisations passées avaient échoué malgré le nombre

Les syndicats sont face à un paradoxe: d’un côté, il faut réunir et se mobiliser par la grève, de l’autre, il y a le mécontentement des usagers et le ras-le-bol de la population face à ces tensions sociales permanentes. De plus, même si le million est atteint le 19 janvier, rien ne dit que, comme en 2019, ce chiffre ne fera que décroître pour voir, au final, un mouvement tenu pas trois syndicalistes en colère.