La dissolution a eu pour effet de mettre en suspend toutes les discussions en cours à l’Assemblée et au Sénat. Parmi elles, on constate que les débats autour des Ehpad ne sont plus à l’ordre du jour. Pourtant, c’est un véritable problème de société tant les scandales s’enchaînent. Les familles impactées sont bien seules face au regard détourné du législateur. Dans le cas présent, le parquet d’Aix-en-Provence a ouvert une enquête après le dépôt de plainte de deux familles de résidents d’un Ehpad de Trets, dans les Bouches-du-Rhône. Il s’agit bien ici, une nouvelle fois, de cas de maltraitances envers des personnes âgées.
Des résidents affamés, dénudés, esseulés
Selon une information de BFMTV, confirmée depuis par le parquet d’Aix-en-Provence, le procureur de la République, Jean-Luc Blachon. a annoncé que «deux plaintes ont été déposées par deux familles pour mauvais traitement». En effet, deux familles de résidents d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Trets, dans les Bouches-du-Rhône, ont porté plainte mardi dernier contre cet établissement pour maltraitance. Me Philippe Letienne, l’avocat des deux familles, explique que «toutes les problématiques ont été remontées lors de la réunion du conseil de vie sociale de l’établissement d’avril dernier. Les résidents souffrent de déshydratation. Ils se promènent nus à la vue de tous. Il y a des problèmes de couches, et de manque de nourriture. Les résidents restent le plus souvent dans leur chambre. Un de mes clients compare cela à du bétail. Un autre a un camp de concentration».
Un conflit entre la direction et un salarié de l’établissement
En effet, l’agence régionale de santé (ARS Paca) a expliqué que l’Ehpad «a fait l’objet d’un signalement de salariés en 2023 et de 3 réclamations de familles en 2024 auprès de l’ARS Paca». Et d’ajouter: «Dès la connaissance du premier signalement, une inspection inopinée a été diligentée sur site par une équipe d’inspecteurs et médecin de l’ARS en avril 2023, qui a eu accès à l’intégralité des locaux et visité l’ensemble des chambres de l’établissement. Aucune situation d’alerte n’a été relevée. Des prescriptions ont toutefois été données à l’établissement, qui font l’objet d’un suivi régulier depuis, pour s’assurer de leur mise en œuvre».
Ce qui vient confirmer le courrier de la direction de cet établissement qui se dit «particulièrement surprise des témoignages diffusés par voie de presse et par le dépôt de plainte dont nous n’avons, à ce jour, pas connaissance». Elle conclura que «des audits hygiène et sécurité sont régulièrement réalisés par des prestataires extérieurs et les retours ne corroborent pas avec les propos tenus». Néanmoins, l’enquête se dirige aussi vers un conflit qui oppose la direction de l’établissement et un salarié de l’Ehpad en cours de licenciement.