«Paul Bismuth» de retour devant la Cour d’appel de Paris
L’ancien président, Thierry Herzog et l’ancien magistrat soupçonné d’avoir été corrompu, Gilbert Azibert, comparaîtront en appel lors de cette audience qui doit s’étaler sur deux semaines. Pour Nicolas Sarkozy, c’est un nouveau coup dur judiciaire car le dossier Bygmalion n’est toujours pas clos. Il avait été reconnu coupable de financement illégal de campagne électorale et condamné à un an de prison en septembre 2021. Là aussi, il est sous le coup d’un renvoi dans le dossier du financement supposé libyen de sa campagne de 2007.
Que lui reproche-t-on exactement? Entre fin 2013 et début 2014, lui et Herzog auraient tenté d’obtenir des informations sur une procédure en cours devant la Cour de cassation en sollicitant l’ancien magistrat Gilbert Azibert, alors en poste au sein de la haute juridiction. En échange, ce dernier espérait une sérieuse aide pour l’obtention d’un poste prestigieux à Monaco qu’il n’a finalement jamais eu. À l’audience, les trois hommes avaient nié toute entente frauduleuse.
Les écoutes vont à l’encontre des déclarations des trois prévenus
Les magistrats de la 32ème chambre du tribunal correctionnel de Paris avaient déclaré que Sarkozy «s’est servi de son statut d’ancien président de la République et des relations politiques et diplomatiques qu’il a tissées alors qu’il était en exercice pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel ». Ils ont ajouté que le «dévoiement portant lourdement atteinte à l’État de droit et à la sécurité juridique». Les magistrats avaient fait état d’infractions «ayant lourdement porté atteinte à la confiance publique».
Toutefois, avant d’attaquer l’affaire sur le fond, les avocats des prévenus vont aller sur le terrain de la procédure. Déjà, devant les juges, les avocats de Nicolas Sarkozy et de Thierry Herzog avaient vivement critiqué les méthodes du Parquet national financier (PNF). Convaincu que les deux hommes avaient été informés du placement sur écoute de leur ligne occulte «Paul Bismuth» par une taupe, le PNF avait ouvert une seconde enquête gigogne dont la défense n’a eu connaissance que des années plus tard. Il n’est pas sûr que, devant la Cour d’appel, cette requête ait la moindre efficacité sur la sentence prononcée à l’encontre des accusés.