Cet homme, qui travaillait dans le contre-espionnage français, a divulgué des informations sur Laurent Pasquali, pilote automobile qui avait accumulé les dettes avant d’être assassiné, comme le révèle RTL le 23 janvier. Il affirme pourtant qu’il ne savait pas le projet des malfaiteurs.
Il révèle son adresse
Doume, 48 ans, est un spécialiste en télécommunications. Cet agent de la DGSI, en poste depuis 11 ans, au siège du contre-espionnage français. Ce dernier est accusé d’avoir consulté des fichiers de police contre de l’argent, afin de retrouver l’adresse de Laurent Pasquali. « Je me suis rendu sur place pour vérifier l’adresse. Je suis allé sur le palier de l’appartement », avoue Doume à la Brigade criminelle, durant son audition.
En 2018, deux hommes attendent Laurent Pasquali dans un parking, avant de le tuer, avant que son corps ne soit brûlé et enterré. Ses restes ne seront retrouvés qu’un an plus tard par un promeneur, dans une forêt d’Auvergne. « Je me suis rendu sur place pour vérifier l’adresse. Je suis allé sur le palier de l’appartement », dit encore l’accusé. Le commanditaire, l’organisateur et les exécutants présumés sont, eux aussi, identifiés par les enquêteurs.
« Le secret doit faire partie de son ADN »
Doume soutient qu’il n’a eu connaissance de la mort du pilote qu’en février 2021, durant le démantèlement du réseau criminel lié à la loge maçonnique Athanor de Puteaux (Hauts-de-Seine). Selon lui, c’est Frédéric V., policier de la DGSI, qui l’a sollicité pour trouver l’adresse de Laurent Pasquali. Pour ce service, il aurait touché « deux ou trois cents euros », rapporte Le Point. Mais il avoue avoir déjà effectué ce genre de consultations illégales.
« Je suis totalement choquée de me rendre compte qu’il y a un policier de la DGSI dont le secret doit faire partie de son ADN, qui est impliqué de manière directe dans la mort de mon client, puisque sans la communication de l’adresse, il serait peut-être encore avec nous », s’indigne Maître Sandrine Pégand, avocat de la mère et du frère de Laurent Pasquali. « Délivrer l’adresse personnelle à des gens peu recommandables, ce n’est jamais anodin, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer derrière, et qu’on ne me dise pas « je ne savais pas, c’était pour arrondir mes fins de mois », conclut-elle.