Borba, qui a été pasteur au sein du Centre d’accueil universel, poursuit ce mouvement, dont on dénombre douze églises en France. Lui et sa femme affirment avoir été réduits en esclavage. 60 signalements pour des dérives sectaires ont déjà été dénoncés.
Emprise progressive
Borba, 49 ans, a été pasteur durant vingt-cinq ans, au sein du Centre d’accueil universel, mouvement évangélique, qui compte plusieurs dizaines de milliers de fidèles en France, révèle Le Parisien. Jeudi 27 avril, une audience s’est tenue au Prud’homme où lui sa femme réclament des dommages pour travail dissimulé, harcèlement moral, manquement à des obligations de sécurité, contre l’organisation.
« C’est un cas d’esclavagisme moderne, ce couple était contraint de travailler quinze heures chaque jour, de 6h30 à 21h30, sans jamais avoir de vacances ou de repos », d’après Me Marc Montagnier, leur avocat. » Ce système est généralisé pour que le pasteur soit corvéable à merci, décrypte Me. Montagnier. L’emprise progressive, comme celle d’un mari qui éloignerait sa femme de ses proches. Et mes clients se sont sacrifiés en étant persuadés de le faire pour Dieu », dit-il encore.
Paiement de la dîme
Borba raconte qu’il a été victime de violences physiques et psychologiques, notamment de coups, d’humiliations et de privations de sommeil. Il a également été contraint de subir une vasectomie forcée, qui a été réalisée sans son consentement éclairé. De son côté, l’avocat du Centre d’accueil universel réfute toutes les affirmations du pasteur. « Et les prud’hommes ne sont pas compétents pour juger ce dossier, car les parties ne sont pas liées par un contrat de travail, mais par un engagement spirituel », d’après argumente Me. Alexandre Faure.
« Par ailleurs, la qualité du Centre d’accueil universel a été reconnue par la préfecture, qui a diligenté une enquête pour accepter de la qualifier d’association culturelle. Cette procédure est d’ailleurs la première en France », conclut-il. Mais « le Centre d’accueil universel, lié à l’Église universelle du royaume de Dieu (EURD), a fait l’objet d’une soixantaine de saisines depuis 2015. Elle prône le jeûne, la prière et le paiement de la dîme pour chaque fidèle (environ 10 % de leur salaire) », rapporte la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
Le Centre D’accueil Universel (CAU) fait valoir son droit de réponse concernant l’article ci-dessus.
Nous publions donc ci-dessous le texte qui nous a été adressé par le CAU :
« Le Centre d’Accueil Universel (« CAU » en abréviation), association cultuelle légalement établie et reconnue comme telle par la Préfecture de l’Essone totalement, conteste l’accusation d’esclavagisme alléguée ; cette accusation n’ayant aucun fondement. L’ancien pasteur Borba bénéficiait, ainsi que son épouse en tant qu’ayant droit, de tout l’appui et de la Protection sociale offerts par l’Association CAU, pour le bon déroulement de sa vocation pastorale.
Le Centre d’Accueil universel a constamment été bienveillant à l’égard du couple Borba et a veillé tout au long de leur relation de source spirituelle et vocationnelle à assurer le bien-être et l’épanouissement de ce couple.
Le couple Borba a bénéficié d’une indemnité cultuelle confortable, ainsi que durant toutes les années de sa vocation pastorale, d’un logement gratuit gracieusement mis à sa disposition par l’association (qui prenait en charge l’intégralité du coût du loyer), d’une voiture à disposition et d’une couverture vieillesse / maladie confortable à travers la Caisse Assurance Maladie des Cultes et la mutuelle santé.
Il est important de noter que Mr Borba, 49 ans, n’a pas été pasteur durant vint-cinq ans au sein du Centre d’Accueil Universel, mais pendant 7 années et 10 mois.
Les allégations de travail dissimulé, de harcèlement moral, de manquement à des obligations de sécurité sont faussement évoquées et infondées. Sachant qu’un ministre du culte n’est pas placé dans un lien de subordination avec son association cultuelle, ses fonctions sacerdotales ou spirituelles sont réalisées au seul bénéfice de sa vocation personnelle, qu’il exerce avec l’aide ponctuelle de son épouse. Le pasteur ne conclut ainsi aucun contrat de travail relativement à l’exercice de son ministère. Parler de travail dissimulé et d’harcèlement moral est un contresens de la vocation pastorale. Parler de manquement à des obligations de sécurité est contraire au soucis constant du CAU d’apporter à tous ses pasteurs, l’appui social, le soutien médical et l’assurance vieillesse invalidité nécessaires à leur bien-être quotidien.
« Le Centre d’Accueil Universel conteste totalement les propos d’esclavagisme moderne. Le couple Borba n’a en effet jamais été contraint de travailler quinze heures chaque jour, de 6h30 à 21h30.
Il bénéficiait de jours de repos, de loisirs et de voyages-vacances. Le pasteur n’est absolument pas corvéable à merci. Le pasteur dispose au contraire d’une très grande liberté dans l’organisation et la réalisation de ses activités de ministre du culte qu’il détermine lui- même en considération notamment de ses propres disponibilités et de sa vocation spirituelle. M’ Borba, pas plus que son épouse, n’ont jamais été placé sous emprise progressive.
Le Centre d’Accueil Universel réfute expressément et vigoureusement toutes les affirmations parfaitement inexactes de Mr. Borba selon lesquelles il aurait prétendument été victime de violences physiques et psychologiques, notamment de coups, d’humiliations et de privations de sommeil. Toutes ces accusations sont non seulement entièrement fausses, mais aussi le fruit de nouvelles inventions de Mr. Borba.
Mr Borba n’a jamais été contraint de subir une vasectomie forcée.
L’association CAU s’étonne enfin de l’absence de référence explicite à un quelconque document de la Miviludes dans l’article en question, sujet au présent droit de réponse »