Le chiffre est bien au-dessus de ce qui était attendu. Elle a montré qu’entre mars 2020 et juillet 2021, 12% des garçons de 3 à 17 ans et 13% des filles avaient consulté un professionnel de santé pour un motif psychologique. Auparavant, seuls 7% des garçons et 6% des filles consultaient déjà un spécialiste. Ici, les chercheurs se sont concentrés sur les plus jeunes âgés de 6 à 11 ans.
Un enfant de moins de 11 ans peut être dépressif
Le Pr Richard Delorme, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP) souligne que «souvent, on se dit qu’un enfant de moins de 11 ans ne peut pas être déprimé ou que seule une partie de la population est concernée, c’est faux». Il espère ainsi que ces données «objectives» devraient permettre d’amorcer des politiques de prévention. Il ajoutera qu’«un enfant sur dix est concerné, il faut mettre le paquet». Il faut surtout agir en direction des parents. Car, comme le médecin l’explique, face à une offre de soins saturée, ils peuvent jouer le rôle de premières vigies en surveillant des indicateurs comme le sommeil ou l’appétit de leurs enfants.
L’étude transversale, menée par l’agence Santé publique France, croise des données collectées en fin d’année scolaire 2021-2022 auprès de plus de 15.000 enfants et enseignants dans près de 400 écoles ainsi que de 10 000 parents. Jusqu’à présent, les informations sur l’état de santé des enfants n’étaient que parcellaires C’est grâce à des questionnaires remplis par différents acteurs comme les parents, les enseignants voire les enfants eux-même, que l’étude a pu être conduite à son terme. Elle montre que 13 % des 6-11 ans présentent «au moins un trouble probable de santé mentale». C’est un taux de prévalence du même ordre que ceux observés dans d’autres pays européens sur la même tranche d’âge.
Des symptômes comparables à ceux des adultes
On peut lire dans le rapport de Santé publique France que 5,6% des enfants présentent un «trouble émotionnel probable», soit un trouble anxieux (anxiété de séparation, anxiété généralisée, phobies spécifiques) ou dépressif. Quelque 6,6% des enfants présentent, quant à eux, un «trouble oppositionnel probable». C’est à dire qu’on constate chez eux une humeur particulièrement colérique voire un un comportement querelleur ou provocateur. Enfin, 3,2% des 6-11 ans montrent un trouble persistant d’inattention et/ou d’hyperactivité (TDAH) probable.