Les feux de l’été vont-ils perdurer en automne ?
Si la Gironde a été un des départements les plus ravagés par les incendies cet été, elle est victime de feux criminels depuis quelques jours. Ils ont provoqué l’évacuation de 800 personnes pour l’instant. Les pompiers ont lutté, mardi soir 13 septembre, une deuxième nuit contre ce sinistre à Saumos, un village du sud du Médoc, entre la station balnéaire de Lacanau, sur la côte Atlantique et l’agglomération bordelaise où des records mensuels de température ont été battus lundi.
Le Parquet a ouvert une enquête judiciaire sur l’origine de l’incendie qui ne semble pas faire de doute pour les soldats du feu. La Préfète de Gironde, Fabienne Buccio, venue sur place mardi en fin d’après-midi a déclaré qu’«il n’y a pas de dégât matériel supplémentaire», précisant même que «le bilan au niveau des maisons est peut-être moins important» que le chiffre de quatre habitations brûlées évoqué jusqu’ici. Le Parquet de Bordeaux a indiqué à l’AFP qu’«aucune piste n’est écartée même si la thèse criminelle est privilégiée» précisant que des «investigations complémentaires» étaient «pour l’heure impossibles compte tenu du feu» qui fait rage.
La crainte d’un élargissement des incendies trop important
Pour l’instant, selon le directeur départemental des services de secours girondins Marc Vermeulen, les flammes ont encore parcouru plus de 1500 hectares mardi après-midi, pour un total de surfaces parcourues de 3270 hectares. Toutefois, ce que les pompiers redoutaient le plus est arrivé: l’apparition d’un autre départ de feu à Vendays-Montalivet, une station balnéaire à 40 km au nord, où 75 hectares de forêt avaient déjà brûlé la semaine précédente. Mais en fin d’après-midi, la situation était devenue «favorable» sur ce front où une dizaine d’hectares ont brûlé, toujours selon Marc Vermeulen. «Pour l’instant, on tient le feu de Vendays, donc tous les moyens aériens reviennent ici, sur le feu» de Saumos.
Lionel Montillaud, le maire de cette commune voisine, où 20 foyers ont été évacués et une maison a brûlé, indique être inquiet car la tête du feu est à Saint-Hélène. Il précise que «la météo annoncée semble mauvaise avec le vent, on met un maximum de moyens sur cette tête de feu pour la noyer.» «La plupart (des personnes évacuées, ndlr) ont été accueillie dans leur famille sur d’autres communes, chez des amis, dans des gîtes locaux. Huit personnes ont dormi sur des tatamis. D’autres communes nous envoient des lits au cas où». Pour rappel, juste sur juillet et août, la Gironde avait déjà perdu 30 000 hectares de végétation par le feu.