Macron: ce qu’il faut retenir de son discours sur la Défense

Un armement plus performant et être la première puissance d’Europe

Les dernières déclarations d’Olaf Scholz n’ont décidément pas plu à Macron. La volonté du chancelier de réarmer l’Allemagne a fait réagir le Président de la République. C’est certainement pourquoi le terme «influence» a été aussi souvent utilisé. Celle-ci «va être érigée au rang de fonction stratégique dans la défense de la France, dans un contexte de durcissement de la lutte informationnelle dans le monde». Il ajoutera que «nous ne serons pas des spectateurs patients, assistant à la propagation de fausses informations ou de narratifs hostiles à la France, et convaincre fait partie clairement des exigences stratégiques », annonçant que ce combat sera doté de «moyens substantiels».

C’est pourquoi, aussi, la dissuasion nucléaire est à mettre au premier plan. Les tensions internationales ne laissent plus penser que ni la France ni l’Europe ne sont à l’abri d’une guerre sur leur sol. Macron a donc indiqué que la dissuasion nucléaire française «contribuait aussi à la sécurité de l’Europe». «Aujourd’hui plus encore qu’hier, les intérêts vitaux de la France ont une dimension européenne. Nos forces nucléaires contribuent donc par leur existence propre à la sécurité de la France et de l’Europe», a-t-il déclaré à Toulon. «Gardons-nous d’oublier que la France a bien la dissuasion nucléaire et gardons-nous parfois de dramatiser quelques propos».

Repenser les alliances passées et les stratégies à l’international

Le Chef de l’État n’en ait pas non plus à jouer cavalier seul. C’est pour cette raison qu’il a plaidé pour «renforcer les liens avec l’Allemagne en matière de défense», espérant même des «avancées décisives dans les prochaines semaines». Il a même qualifié l’Allemagne de «partenaire indispensable», Macron a assuré que «de l’équilibre de notre partenariat dépend (…) pour partie la réussite du projet européen». Il a ajouté que «nos forces sont faites pour se combiner», alors que Paris et Berlin ont connu fin octobre des tensions liées aux décisions prises seules de Scholz.

Autre point essentiel de cette conférence: l’annonce officielle de la fin de l’opération Barkhane en Afrique, neuf ans après l’arrivée des forces françaises du Mali et trois mois après leur départ. Le Président de la République a expliqué que «nous lancerons dans les prochains jours une phase d’échanges avec nos partenaires africains, nos alliés et les organisations régionales pour faire évoluer ensemble le statut, le format et les missions des actuelles bases militaires françaises au Sahel et en Afrique de l’Ouest», a-t-il déclaré. Il a aussi indiqué que «cette stratégie sera finalisée d’ici 6 mois (…). C’est indispensable et c’est une des conséquences que nous tirons de ce que nous avons vécu ces dernières années dans toute la région du Sahel».