Jeune couple dans un supermarché ©Pexels
Est-il possible d’imaginer pire scénario?
En pleine crise inflationniste unique dans notre histoire moderne et plongés dans une crise sociale liée au projet de loi de la réforme des retraites, sans compter la crise énergétique et tous les efforts demandés au Français, la proposition du député Renaissance Frédéric Descrozaille au Sénat où une Commission mixte paritaire (CMP) s’est tenue mercredi 15 mars a-t-elle le moindre sens? Le texte, qui a été nommé «proposition de loi tendant à renforcer l’équilibre dans les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs» a été approuvé, dans sa quasi totalité, par les sept sénateurs et les sept députés qui composent cette CMP.
Il semble donc surréaliste que ce nouveau texte ne parle pas un instant des consommateurs car il va avoir de très lourdes conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages en France. Si les promotions pour les produits alimentaires sont aujourd’hui plafonnées à hauteur de 34% maximum, les produits d’hygiène, d’entretien et de beauté en étaient exemptés. Ainsi, ils étaient souvent bradés en grandes surfaces avec des opérations marketing très fortes telles que «1 produit acheté = 1 produit offert» ou «1 produit acheté, le second à -50%». Tout ceci est en passe d’être enterré par des parlementaires dont les arguments restent «hors-sol». Les rayons de l’hygiène-beauté verront désormais leurs promotions encadrées, au même titre que les articles alimentaires. Les parlementaires ayant constaté que «les promos chocs étaient destructrices de valeur».
La colère des patrons de la grande distribution
Thierry Cotillard, président d’Intermarché, sera le premier a exprimé sa colère: «Nous sommes contre l’encadrement des promos sur les produits d’hygiène mais nous ne sommes pas écoutés. D’un côté, on nous demande de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs avec des programmes anti-inflation et de l’autre il faut réduire les promotions! C’est totalement incohérent». Il faudra espérer que ses collègues, mais aussi que les associations de consommateurs, arriveront à se faire entendre mais, avec ce gouvernement, rien n’est moins sûr.
De quoi se mêlent ils. Qu’ils justifient une telle mesure.