250% d’augmentation juste pour le papier
Cette hausse des prix est très mal vécue par le secteur qui craint la perte de ses derniers lecteurs «papier». Pourtant, le secteur est en crise depuis de nombreuses années et bon nombre de titres ne tiennent que grâce aux subventions de l’État. Si certains ont décidé de ne se tourner que vers des versions numériques, d’autres ne sont pas prêts à franchir le pas. Le papier reste sacré. Toutefois, c’est bien cette matière qui est le problème majeure. En effet, le prix à la tonne de papier journal est passé de 400 à 1000 euros comme le soulignait Le Télégramme la semaine dernière qui va relever son prix de 10 centimes.
De plus, Éric Matton, l’éditeur et le directeur du «pôle print» (édition papier, NDLR) de L’Équipe, 1er journal de France en terme de journaux vendus, assure qu’il s’agit de «maintenir» la «qualité journalistique» du titre dans un «contexte de transformation», le quotidien sportif misant sur l’augmentation de ses abonnements numériques comme la plupart de leurs confrères.
L’avenir appartient-il aux «pure players»?
Cette expression anglo-saxonne signifie pour un journal qu’il n’est accessible qu’en ligne, il n’y a pas de version papier. C’est le cas, par exemple, de Mediapart. La transformation d’un titre emblématique comme France Soir s’est faite en ne se tournant que vers Internet. Toutefois, il faut s’interroger aussi sur les raisons des prix extrêmement élevés de la presse française par rapport à ses voisins européens et pourquoi eux n’augmentent pas leur prix. Les grands titres français n’ont jamais accepté de faire leur mutation, notamment en supprimant le rôle majeur et très coûteux du syndicat du livre, et continue d’avoir des coûts humains beaucoup trop élevés pour leur volume de diffusion. On peut donner l’exemple de Libération où son chiffre d’affaire correspond aux aides de l’État qu’il perçoit.