Depuis la mort de la fillette, le 14 octobre, ses parents ne s’étaient pas exprimés. Sa mère sort du silence, mercredi 16 octobre, lors d’un rassemblement en hommage à Lola, dans le 19e arrondissement de Paris.
Pas d’appropriation politique
Plus de 200 personnes étaient présentes, lors du rassemblement hommage du mercredi 16 novembre. Pour ce dernier, la mère a voulu éloigner de toutes revendications politiques : « Le pire, ce sont les utilisations de l’image de notre fille à des fins mercantiles ou politiciennes », dit-elle. Après une marche et un recueillement devant l’immeuble, où sa famille et la victime vivaient, les proches et les camarades de la collégienne se retrouvés sur le parvis de la mairie. C’est là que la mère a pris la parole. C’est la première fois qu’elle s’exprime publiquement depuis le meurtre de sa fille. « Lorsque nos espoirs de retrouver Lola se sont évanouis, (…) tout ce que nous avions construit a été détruit », dit-elle d’une voix forte.
Lola, 12 ans, a été tuée le 14 octobre, dans l’immeuble dans lequel ses parents étaient gardiens. Son corps a été retrouvé trois jours plus tard, ligoté dans une malle. D’après l’autopsie, elle est morte d’asphyxie. Elle présentait « de multiples autres lésions » sur le corps et au niveau du cou, mais pas « de lésion traumatique de la sphère sexuelle ». Un zéro et un 1 étaient inscrits en rouge sous chaque pied de la victime ». Elle a été enterrée le 24 octobre, dans le Pas-de-Calais, région où vivaient ses grand-parents.
Rapidement, Dahbia B. est arrêtée. Elle reconnait avoir « entraîné la victime jusqu’à l’appartement de sa sœur, vivant dans le même immeuble que l’enfant. Elle lui aurait imposé de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d’autres violences ayant entraîné la mort et elle aurait dissimulé le corps dans la caisse ». Elle reviendra par la suite sur ses déclarations.
Le temps judiciaire
« Lola, c’est aussi la sœur, la fille, la petite fille de toutes les Françaises et de tous les Français. Chacune, chacun d’entre nous s’est senti personnellement atteint, blessé par le meurtre d’une enfant qui a fait de Lola un symbole de l’inacceptable dans notre République », poursuit-elle. « Mais si nous voulons savoir et comprendre, il ne faut pas répondre à la violence par la violence », ajoute t-elle, comme pour faire taire certains commentaires. Elle souhaite aussi faire confiance au temps « long de la justice pour apporter tous les éléments de compréhension lors du procès ». Si elle sait que ce dernier sera douloureux, « il doit être exemplaire afin qu’il aboutisse à un verdict à la hauteur de la violence subie par Lola, et de l’horreur dans laquelle nous vivons », dit-elle comme dans un message d’espoir.
Dahbia B., a été mise en examen, le 18 octobre, pour « meurtre et viol avec acte de torture et de barbarie sur mineure de moins de 15 ans ». Selon sa sœur, Friha B, 26 ans, « Dahbia, c’est la mauvaise graine de la famille parce qu’elle fait toujours des problèmes même quand mes parents étaient malades, elle a causé beaucoup de souci », confie-t-elle au Parisien, le 15 novembre. Selon elle, Dahbia avait commencé à être bizarre durant le mois de juillet. « Quand je lui ai conseillé d’aller voir un psy, elle m’a dit « c’est toi la folle » ». Sa responsabilité pénale sera au cœur de l’instruction de ce dossier.