
Crédit image @adobe stock / clé cellule prison
La justice a récemment prononcé une lourde sentence contre un ancien praticien qui abusait de la confiance de ses patientes. Ce verdict, qui inclut une interdiction définitive d’exercer, met fin à une affaire particulièrement troublante qui a révélé des actes répétés et d’une gravité croissante sur plusieurs années.
Un médecin démasqué par ses propres photographies
Alexandre Ip, qui exerçait comme généraliste à Ermont dans le Val-d’Oise, a été condamné à huit années d’emprisonnement pour des faits de viols et d’agressions sexuelles sur plusieurs patientes. L’ancien médecin prenait également des clichés des parties intimes de ses victimes à leur insu.
L’affaire a éclaté en mai 2020, lorsqu’une jeune femme a surpris le praticien en train de la photographier durant une consultation. Son signalement a déclenché une enquête approfondie aux révélations alarmantes.
Les investigations ont mis au jour des centaines de photographies compromettantes stockées dans le téléphone du médecin, montrant des patientes dénudées ou en sous-vêtements.
Un comportement criminel inscrit dans la durée
Les enquêteurs ont pu établir un lien avec une plainte similaire déposée dix ans plus tôt, en 2010, qui avait malheureusement été classée sans suite à l’époque. Cette découverte a révélé l’ampleur chronologique des agissements du médecin.
Au total, cinq femmes se sont constituées parties civiles dans cette affaire, témoignant chacune des abus subis lors de consultations médicales supposées être des moments de soins.
Des traumatismes profonds chez les victimes
Dans sa décision, la cour a souligné les « conséquences traumatiques indéniables » subies par les victimes et « la pente ascendante dans la gravité des infractions commises » par Alexandre Ip.
Les massages pratiqués par le médecin, loin d’être thérapeutiques, étaient considérés par le tribunal comme de véritables « séances de torture » pour les patientes qui les subissaient.
Une volonté de témoigner publiquement
Un aspect remarquable de cette affaire réside dans la détermination des victimes à refuser le huis clos. Cette décision unanime témoigne de leur courage et de leur volonté que l’affaire ait un impact au-delà du cadre judiciaire.
Comme l’a exprimé Me Portelli, avocat de certaines plaignantes : « Elles voulaient que ça dépasse le cadre d’une salle d’audience en disant : ‘On a envie que les médecins le sachent' ».
Des regrets tardifs et une condamnation définitive
Face à la cour, l’ancien médecin a promis de façon maladroite de ne « plus jamais faire ce genre de bêtises », une formulation qui traduit mal la gravité des actes commis.
Selon son avocate, Me Sandy Corler, le condamné ne fera pas appel de la décision : « Il a pleinement assumé sa culpabilité. Il a eu la capacité, lors de cette audience, de formuler des excuses et des regrets sincères, et d’exprimer une honte authentique qui a su convaincre la cour criminelle ».
En plus de sa peine d’emprisonnement, Alexandre Ip s’est vu imposer une interdiction définitive d’exercer dans tout le secteur médical et paramédical, mettant ainsi un terme permanent à sa carrière.
