L’expert en séduction et en «masculinité» a assassiné son ex-compagne de 80 coups de couteau

«Un crime sauvage» commis avec préméditation

Les magistrats de la cour pénale ont retenu l’assassinat de Mélanie G., la tentative de meurtre sur le nouveau compagnon de la victime et la tentative de meurtre ainsi que l’atteinte sexuelle sous la menace d’une arme sur sa petite sœur. Les faits se sont produits en janvier 2020. Le meurtrier s’était introduit en pleine nuit au domicile de son ex-compagne. Il s’était dit «obsédé» par l’idée de savoir si elle fréquentait un autre homme. Il lui assénera près de 80 coups de couteau. Le décès de la jeune femme sera constaté sur place peu après l’arrivée des secours. La mère de la victime a déclaré en quittant la salle d’audience: «On voulait la peine la plus grave et on l’a eue».

L’avocate générale qui avait décrit «un crime sauvage» où la préméditation ne faisait «aucun doute», avait requis dans sa plaidoirie la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans. Me Guillaume Gombart, l’avocat du prévenu, avait appelé la cour à ne pas retenir la préméditation mais son discours n’a pas été entendu. Me Frédéric Roussel, conseil de la famille de Mélanie G, a salué auprès de la presse à la sortie du tribunal une peine «juste, adaptée et proportionnelle à la gravité des faits». Dans le box des accusés, assis bien droit, Mickaël Philétas n’a montré aucune réaction à l’énoncé du verdict.

Très actif sur les réseaux sociaux

Sur sa chaîne Youtube qui compte près de 1000 vidéos, il s’autoproclamait «virtuose de la séduction», «spécialiste de la masculinité» et avait un discours enflammé sur ce qu’il percevait comme la «castration» des hommes par leur compagne. L’avocate générale a notamment cité une des vidéos qui s’intitule «comment dézinguer son ex». L’avocat de l’assassin dira pour sa part que son client était influencé par une idéologie néfaste venue des États-Unis appelé le «MGTOW», c’est à dire «Men going their own way», que l’on traduit en français par «les hommes qui prennent leur propre chemin».