L’imam de la mosquée de Beaucaire condamné à de la prison avec sursis pour apologie du terrorisme

Si le procureur avait requis un peu plus tôt une peine de huit mois ferme et un mandat de dépôt, le magistrat du tribunal correctionnel ne condamnera l’imam qu’à du sursis. Père de quatre enfants, de nationalité franco-marocaine, Yassin El Himar avait été interpellé à l’aéroport de Marseille-Marignane, alors de retour d’un pèlerinage à la Mecque, puis placé en garde à vue dès lundi soir.

Des propos issus d’un hadith

Pour rappel, un «hadith» est la parole attribuée à Mahomet et consignée dans la tradition islamique. Le mis en cause, jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes, a été poursuivi pour avoir publié le 12 octobre sur Facebook des propos issus d’un hadith appelant à «combattre les juifs». Il publiera ainsi ce texte: «Vous combattrez les juifs et aurez le dessus sur eux de sorte que la pierre dira: ô musulman ! Voici un juif caché derrière moi. Viens le tuer». De plus, le religieux a aussi été interdit d’exercer pendant un an et a été condamné à une peine d’inéligibilité d’un an.

Toutefois, d’après une source policière confirmée par CNews, l’imam de Beaucaire est plus précisément suspecté d’avoir appelé au combat contre les juifs sur le réseau social tout en légitimant leur meurtre par la religion. Or, la défense de cet homme de 32 ans peut surprendre. En effet, il se justifiera en disant au juge qu’il avait «mal compris ce hadith». Il a ajouté à plusieurs reprises: «Je ne l’aurais pas publié si j’avais vu cette ambiguïté. L’erreur est humaine, c’est une maladresse de ma part». Il a argué qu’il était «contre toutes les formes de terrorisme» et qu’il était «du côté des opprimés, de n’importe quel camp qu’ils soient».

Aucune «ambiguïté» pour le juge

Le procureur, Vincent Edel, a quant a lui estimé qu’il «n’y a pas d’ambiguïté sur la nature de cette publication, postée par une personne lettrée, dotée d’une aura importante de par sa fonction, sur un compte public d’un réseau social». La parquet a aussi rappelé que ces propos ont été publiés «au moment où il y a des exactions entre Palestiniens et Israéliens».