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L’agresseur, atteint de schizophrénie, ne sera pas jugé pour les faits commis en 2022. La justice a ordonné son placement en hôpital psychiatrique sous contrainte.
Une attaque d’une extrême violence
Le 8 octobre 2022, un homme assis sur un banc du square Villemin, dans le 10ᵉ arrondissement de Paris, a été sauvagement agressé. Son assaillant, un ressortissant afghan de 25 ans, s’est précipité sur lui, lui infligeant de graves blessures aux yeux et le poignardant. Malgré la violence de l’attaque, la victime, Nader, a réussi à prendre la fuite, échappant de justesse à la mort.
Quelques minutes plus tard, l’agresseur, en pleine crise de schizophrénie, a été interpellé par les forces de l’ordre. Sans emploi ni domicile fixe, il était arrivé en France en mai 2022 après un passage en Allemagne. Consommateur de cannabis, il ne présentait cependant aucun antécédent judiciaire.
Une décision judiciaire marquante
Après plus de deux ans d’instruction, la chambre de l’instruction de Paris a rendu son verdict ce mardi 5 mars 2025. Les juges ont déclaré que l’agresseur était pénalement irresponsable, en raison de ses troubles psychiatriques sévères.
En conséquence, il a été décidé de son hospitalisation sous contrainte à l’hôpital Sainte-Anne (Paris 14ᵉ). La justice a également prononcé une interdiction d’entrer en contact avec la victime et une interdiction de port d’armes pendant 20 ans.
Un trouble psychiatrique aggravé par les stupéfiants
L’expertise psychiatrique a été menée par Yon Liova, chef de service au groupe hospitalier universitaire de Paris. Il a conclu qu’Isaac « souffre de graves troubles psychotiques qui ont probablement été aggravés par la consommation de stupéfiants ».
Selon l’expert, l’homme aurait agi sous l’emprise « d’un délire aigu de persécution et une désorganisation de la pensée », ce qui aurait aboli son discernement au moment des faits.
Un protocole de traitement à vie sera mis en place, avec la possibilité, si son état le permet, d’une prise en charge en ambulatoire, afin d’assurer un suivi médical permanent.
Une affaire qui relance le débat
Ce verdict relance une question récurrente dans le débat judiciaire et médical : comment encadrer les individus atteints de troubles psychiatriques sévères pour éviter de telles tragédies ?
Si la loi reconnaît l’irresponsabilité pénale dans certains cas, le risque de récidive et la prise en charge de ces patients restent des enjeux majeurs pour les autorités et les professionnels de santé.