Reims : handicapé, il passe plusieurs mois à vivre à côté du cadavre de sa mère

Le corps d’une femme de 75 ans a été retrouvé par les pompiers, vendredi 28 octobre, dans un appartement de Reims. Son fils, un adulte handicapé, est resté chez elle sans signaler le décès, qui serait survenu en mai.

La piste criminelle écartée

Marguerite, 75 ans, serait morte en mai dernier. Mais son corps n’a été retrouvé que vendredi 29 octobre, par les pompiers de Reims. Inquiet de n’avoir aucunes nouvelles de la locataire, le bailleur social se rend à son domicile. Mais comme personne ne répond, il appelle les pompiers, raconte L’Union. En entrant, ils trouvent le cadavre décomposé de la femme sur un divan. L’appartement était dans un état absolument insalubre, d’après le procureur de la République, Matthieu Bourrette.

Le fils était présent dans l’appartement, mais selon les premiers éléments de l’enquête, l’autopsie écarte la piste criminelle « a priori ». Il a d’abord été placé en garde à vue. Là, il raconte que la retraitée serait décédée en mai, ce qui correspond en effet à l’état du corps. Par ailleurs, il précise que la retraitée était malade. « Il n’aurait pas eu la force de prévenir du décès », selon le procureur.

Phobie sociale

Personne dans le voisinage n’a remarqué l’odeur de putréfaction. Dans l’immeuble, on ne trouve que deux appartements par étage, avec des portes blindées. Le drame s’est déroulé au dernier étage, ce qui a pu limiter les émanations. Sans compter que le fils, un adulte handicapé, vivait reclus. Il n’était presque jamais dans son appartement et « passait beaucoup de temps chez sa mère », raconte Pamela, la fille d’une famille du quartier. Elle faisait partie des rares personnes à fréquenter l’homme et sa mère.

Suite à sa garde à vue, le fils a été hospitalisé et examiné en psychiatre. La septuagénaire ne laissait jamais rentrer personne dans l’appartement et ils n’étaient pas en contact avec leur famille. « Je savais qu’il avait la phobie des gens, mais pas au point d’imaginer qu’il aurait eu peur de prévenir et de rester avec le cadavre de sa mère », conclut Pamela.