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Le 30 mars 2025, à Thyez en Haute-Savoie, Yanis, un adolescent de 17 ans, s’est suicidé après avoir appris la remise en liberté de son agresseur sexuel, revenu vivre à seulement trois kilomètres de son domicile. Dans une lettre d’adieu retrouvée sur son téléphone, Yanis exprimait clairement que cette libération était la principale raison de son geste désespéré. Ses parents, Delphine et Farid, dénoncent une défaillance du système judiciaire. Ils appellent à une réforme pour mieux protéger les victimes.
Un violeur pédophile multirécidiviste
Sur RTL, Delphine, la maman de la jeune victime ne cache pas sa colère. Elle expliquera à nos confrères que «son geste est lié à la sortie de son agresseur, c’est écrit noir sur blanc sur la lettre d’adieu qu’il nous a laissée. Nous sommes en colère. Yanis avait toujours peur de recroiser son agresseur, sachant qu’il prenait le train lui-même à Marignier et que son agresseur habite à Marignier. Il aurait pu le recroiser n’importe où. Ils auraient dû le mettre dans un autre département, qu’il refasse sa vie ailleurs».
En septembre 2022, Yanis avait révélé à l’association «Karl» avoir été victime d’abus sexuels pendant trois ans, à partir de l’âge de 12 ans. L’agresseur, un voisin récidiviste déjà condamné en 2007 et 2014 pour des infractions similaires, avait été arrêté et condamné en octobre 2023 à cinq ans de prison ferme. Cependant, il a été libéré en février 2025 après seulement deux ans et quatre mois de détention, sans mesure d’éloignement, et est retourné vivre à Marignier, à proximité de la famille de Yanis.
La famille de Yanis n’avait pas été informée du retour du violeur de leur enfant
Les parents de Yanis affirment ne pas avoir été informés officiellement de la libération de l’agresseur, apprenant la nouvelle par hasard. Dans les colonnes du Figaro, nous apprenons que le procureur de Bonneville, Boris Duffau, assure qu’un courrier avait été envoyé, mais la famille affirme ne jamais l’avoir reçu. Face à cette tragédie, les parents appellent Gérald Darmanin, ministre de la Justice, à instaurer une loi obligeant la justice à prévenir les familles des victimes lors de la libération des agresseurs sexuels. Et ceci afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent. «Faites quelque chose», implore Delphine, la mère de Yanis.