Pour obtenir le code de carte bleu de leurs parents, trois adolescents faisaient croire à de jeunes cibles, qu’ils pourraient gagner des codes pour le jeu Fortnite. Ils ont été interpellés le 5 octobre.
Des photos de cartes bancaires
On compte 31 victimes, pour un préjudice de 85 000 euros. Trois jeunes de 18 à 19 ans ont été déférés jeudi devant le tribunal judiciaire de Versailles et placés sous contrôle judiciaire. Ils étaient donc mineurs quand ils ont monté leur arnaque. Entre novembre 2019 et juin 2020, les enquêteurs du commissariat de Mantes-la-Jolie identifient huit faits pour lesquels des enfants sont approchés sur le réseau social Instagram. La personne qui leur parle, leur promet des V-bucks, une monnaie fictive utilisée dans le jeu Fortnite. Mais pour y avoir accès, ils devaient envoyer une photo de la carte bancaire de leurs parents, mais aussi les codes de validation des achats.
Puis, en mai 2021, les enquêteurs constatent un changement dans la manière de mener l’arnaque. Vingt-et-une autres victimes sont alors identifiées, en Île-de-France, mais aussi dans l’Eure, l’Hérault, le Vaucluse, l’Isère, le Doubs, le Nord Pas-de-Calais, en Loire-Atlantique, en Savoie et en Corse.
Les parents de l’un d’eux soupçonnés aussi
Mais l’escroquerie va plus loin. Une fois qu’ils avaient eu les codes de carte bancaires, les adolescents téléphonaient au titulaire du compte associé, pour lui faire croire qu’il était victime d’une fraude. Ils obtenaient ainsi les codes de validation pour pouvoir faire des virements sur leurs comtes personnels. Le préjudice total s’élève à 85 000 euros. Ils finissent par être identifiés grâce à leurs adresses IP, mails et postales utilisées lors des nombreuses transactions.
La police retrouve 20 000 euros chez le principal protagoniste de cette affaire, un jeune homme de 19 ans. Ses parents font l’objet d’une procédure pour recel de bien obtenu à l’aide d’une escroquerie. La mère avait 3 400 dollars en numéraires dans son sac à main et une télévision aurait été acheté avec cet argent volé. Ils comparaîtront devant le tribunal judiciaire de Versailles, le 6 mars 2023, en même temps que leur fils et que l’autre acteur majeur de cette affaire.