Attaque terroriste à Arras: Mohammed Mogouchkov avoue que Dominique Bernard était bien la «cible finale»

Ce dernier s’est confié sur ses motivations. Deux éléments ont surpris les enquêteurs: le premier est que l’acte était bien prémédité depuis de longs mois. Le second, le plus terrible, est que le terroriste a avoué que Dominique Bernard était bien «sa cible finale».

L’enquête montre que toute l’attaque était planifiée

Alors que les premiers éléments de l’enquête pouvaient laisser à penser que Mohammed Mogouchkov était plongé dans un acte de vengeance ou dans une attaque préparée par son entourage, dont son père en Tchétchénie, il n’en est rien. Froidement, le terroriste a commencé à livrer ses secrets. Ses déclarations ont eu lieu fin novembre avec le juge antiterroriste chargé de l’affaire. Mogouchkov va ainsi révélé que tout «était planifié: les moyens utilisés, ce qu’il y avait dans mes mains, le jour choisi, l’emplacement et la cible étaient intentionnels».

C’est ainsi que l’on apprend, grâce à une longue déposition que nos confrères du Parisien ont pu se procurer, que Dominique Bernard, professeur de français, était spécifiquement visé. Il dira au juge: «La première cible touchée était la cible principale, finale. Qui était planifiée. Tous les mouvements qui se sont passés après les coups portés sur Dominique Bernard étaient improvisés. Même si j’ai mis des semaines à penser à l’attentat, la pensée s’arrêtait à M. Bernard».

Mais pourquoi avoir visé spécialement le professeur de français?

Il reconnaît avoir effectué des repérages réguliers pour connaître «l’itinéraire de ces personnes au moment de la seconde sonnerie», précédant l’heure du repas. Il visait Dominique Bernard ainsi que deux de ses collègues. Mohammed Mogouchkov ajoutera: «Le vendredi, ma pensée était comme s’il y avait une fixette sur ça. J’y pensais. Le vendredi, il y a plus de lectures du Coran, d’actes dévotionnels en islam. C’est ça qui chauffe. C’est pas juste rationnel (…) c’était quelque chose de l’ordre du passionnel».