
Image d'illustration ©Unsplash / Daoud Abismail
En avril 2024, l’influenceur algérien et opposant politique Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme «Amir DZ», a été enlevé en France. Trois individus, dont un agent consulaire algérien en poste à Paris, ont été mis en examen pour enlèvement en relation avec une entreprise terroriste. Le parquet national antiterroriste (PNAT) les accuse également d’association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Les suspects sont actuellement en détention provisoire. Cette enquête fait suite à l’interpellation d’un franco-algérien au ministère de l’Économie soupçonné de donner des renseignements sensibles à Alger ainsi qu’à l’arrestation d’une employée de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, suspectée d’avoir transmis des informations confidentielles au fonctionnaire de Bercy.
Le pouvoir algérien s’insurge contre l’interpellation de ses ressortissants
La réaction d’Alger ne s’est pas fait attendre. Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé une «cabale judiciaire inadmissible» et exigé la libération immédiate de son agent consulaire. L’ambassadeur de France à Alger a été convoqué pour recevoir une protestation officielle. En réponse, l’Algérie a menacé d’expulser douze diplomates français dans un délai de 48 heures. Comme le rappelle nos confrères du Figaro, le Quai d’Orsay a réaffirmé son attachement au respect du droit international, notamment la convention de Vienne sur les relations consulaires. Il faut rappeler que cette enquête est indépendante du pouvoir politique. Alger a de nouveau ciblé Bruno Retailleau. Pourtant, le parquet national antiterroriste (Pnat) est totalement indépendant et ne répond ni au ministère de l’Intérieur ni à celui de la Justice.
Alger n’hésite pas à frapper fort, Paris continue de faire le dos rond
Cette affaire survient dans un contexte de relations déjà tendues entre la France et l’Algérie, exacerbées par le soutien de Paris au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental et l’affaire Boualem Sansal. Les tentatives récentes de réconciliation entre les deux pays semblent compromises par cet incident. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a averti que la France répondrait immédiatement à toute expulsion de ses diplomates. Cette crise diplomatique souligne, une nouvelle fois, la fragilité des relations franco-algériennes. Le Quai d’Orsay apparaît encore bien faible devant l’Algérie alors que les faits ne font aucun doute sur la culpabilité, ou, tout du moins, l’implication, du pouvoir algérien.