Le garde des Sceaux a pris ses fonctions mardi dernier. À peine nommé, il veut montrer sa différence face à son prédécesseur, le socialiste Didier Migaud. Mercredi, lors de son déplacement au tribunal judiciaire d’Amiens, dans la Somme, et au centre pénitentiaire de Liancourt, dans l’Oise, Gérald Darmanin a déclaré que la justice «est malheureusement trop lente» et qu’elle doit être plus «rapide».
Plus de moyens pour le ministère de la Justice
Le nouveau garde des Sceaux a voulu signifier sa cohérence avec son collègue de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en ayant un discours de fermeté. Dès le lendemain de sa nomination, il se rendra au tribunal judiciaire d’Amiens puis au centre pénitentiaire de Liancourt. À la question de savoir comment il voyait cette accélération, il répondra: «Cette rapidité, elle passe par plus d’effectifs, plus de greffiers et plus de magistrats». Il n’est pas sans savoir pourtant que le déficit de l’État est historique et extrêmement préoccupant. Néanmoins, il ajoutera qu’il souhaite «pouvoir obtenir» des «crédits supplémentaires» pour son ministère, là où Didier Migaud avait échoué.
Un rendez-vous décisif avec la nouvelle ministre du Budget
Lundi prochain, Darmanin a rendez-vous avec Amélie de Montchalin, nouvelle ministre du Budget, pour discuter du budget attribué à la justice. Il a ainsi estimé que «pour qu’il y ait plus de rapidité et de fermeté, il faut qu’il y ait un peu plus de moyens». Il sait aussi, qu’au-delà du budget, le plus gros problème qu’il va rencontrer ce sont bien les magistrats. À ce sujet, il expliquera être «un homme de dialogue. Partout où je suis passé (…), j’ai toujours écouté tout le monde, hier j’ai appelé l’intégralité des responsables syndicaux». Il a répété être favorable «à de courtes peines, qui doivent être exécutées», ainsi qu’à la construction de nouvelles places de prison dans des établissements «à taille humaine». «Il faut des places de prison pour des petites peines» a-t-il martelé.