Immigration: Édouard Philippe souhaite dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie

L’ancien Premier ministre emploie des termes forts parlant d’une «immigration du fait accompli» et veut en finir avec l’accord de 1968 facilitant la circulation des ressortissants algériens. Pour le maire du Havre, la France n’a pas a donné plus d’avantages à ces derniers qu’à d’autres étrangers souhaitant s’installer sur le territoire national.

Un sujet récurrent dans la politique française

Depuis les Accords d’Évian en 1962, mettant un terme à la guerre d’Algérie, qui était alors nommée Algérie française et divisée en trois départements, les citoyens algériens ont bénéficié de privilèges qu’aucun autre pays n’a connu même parmi les anciennes colonies. Le texte de 1968 réglemente la circulation, l’emploi et le séjour des ressortissants algériens en France. Ces derniers profitent ainsi d’un régime spécial et ne sont donc pas soumis au droit commun. Si le regroupement familial est facilité, les Algériens sont aussi libres de s’installer en France «pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante». De plus, ils peuvent avoir accès plus rapidement que les ressortissants d’autres pays à la délivrance d’un titre de séjour valable dix ans.

Édouard Philippe va donc sur le terrain de la droite qui cherche à dénoncer depuis plusieurs années cet accord. Les temps ont changé, le contexte aussi. Pour les LR et maintenant Horizons, il n’y a plus aucune raison que ces avantages perdurent. Pour Édouard Philippe, cet accord «détermine complètement le droit applicable à l’entrée et au séjour des ressortissants algériens, avec des stipulations qui sont beaucoup plus favorables que le droit commun. C’est une particularité très nette. Aucun ressortissant d’un autre État ne bénéficie de tels avantages». Il ajoutera que «(…) le maintien aujourd’hui d’un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me paraît plus justifié».

L’immigration du continent africain spécialement visée

On peut lire, dans l’entretien donné à L’Express, que le maire du Havre évoque «une accélération très forte de l’augmentation du nombre d’étrangers» depuis le début des années 2000. De plus, «la provenance géographique des étrangers, elle aussi, a changé». Il conclura en disant que «la population française a augmenté de 9 % [sur cette même période, NDLR] et le nombre d’étrangers a augmenté de 53%. Et rien dans cette évolution ne correspond à un choix politique ou à une décision que nous aurions prise».