Présidentielle : Les candidats ravis de l’augmentation des inscriptions sur les listes électorales. L’Insee compte 48,8 millions d’inscrits contre 47,2 millions en 2017. Une augmentation liée à la croissance démographique, mais aussi à une nouvelle forme d’inscription par Internet.
À première vue, l’augmentation semble record. Selon le dernier décompte de l’INSEE, révélé jeudi, 48,8 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales françaises pour la présidentielle d’avril. Concrètement, 95 % des Français en âge de voter sont inscrits. À titre de comparaison, en 2017, l’institut a enregistré 47,2 millions d’inscriptions. Un regain d’intérêt pour les sondages alors que l’ombre de l’abstention massive plane sur la campagne ? Attention aux analyses hâtives. A écouter Lionel Espinasse, responsable de l’annuaire des personnes de l’Insee, cette augmentation correspond à « l’augmentation démographique en France ».
« On assiste certes à une augmentation de 3,2 % par rapport à 2017, mais c’est une augmentation équivalente à celle de la population de plus de 18 ans, juge t-il. Cependant, par rapport aux élections régionales et départementales, on note une augmentation de 1%. Pour autant, il ne suffit pas de s’enthousiasmer : « Le phénomène est assez classique, les élections présidentielles mobilisent davantage. « .
« Des niveaux que nous n’avons pas vus ces dernières années »
Sur le terrain, cependant, de nombreux élus locaux ont observé un flot d’inscriptions dans les dernières semaines précédant la fin du 4 mars. Comme Laurence Porte, maire de la petite commune de Montbard (Côte d’or) et vice-président de l’Association française des petites villes de France (APVF) : « Pour ma commune de 5 000 habitants, nous avons 199 nouvelles inscriptions ! 2021 En juin 2021, nous n’en avions que 59 nouvelles. J’y vois un sursaut citoyen ! » s’enthousiasme-t-elle.
Pour Christophe Chaillou, le maire socialiste de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret), la hausse est inédite dans la mémoire d’élu. « On a eu 1.000 nouvelles inscriptions, un niveau qu’on n’avait pas vu ces dernières années ! Auparavant, c’était 300 inscriptions par an maximum… » D’autant que ces nouveaux inscrits sont aussi prévus de voter « dans des bureaux de vote souvent caractérisés par de grands nombres d’abstentions, surtout dans les quartiers populaires ». Avec un profil spécifique : « Jeunes actifs. »
Pour Damien Abad, représentant LR et élu de l’Ain. même situation ! Du côté d’Oyonnax, les retours du terrain indiquaient « beaucoup d’inscriptions, notamment dans les communautés populaires qui ont voté en faveur du RN et du LFI », précise un proche du député. Face à cette tendance. Un élu RN du Nord s’est extasié : « On assiste à une explosion des inscriptions sur les listes électorales. Notre ville (tenue par le RN) est plus forte qu’elle ne l’était en 2017« , promet-il.
« La moitié des inscriptions volontaires se font via internet »
L’enjeu devient plus important à mesure que chaque candidat à la présidentielle commence à chercher des abstentionnistes. Des RN aux LFI, en passant par les macronistes, les initiatives ne manquent pas pour pousser les électeurs à s’inscrire sur les listes électorales jusqu’à la toute dernière minute. La mise en place de plateformes informatiques, qui ont facilité les inscriptions, a également contribué à cette croissance.
« La moitié des inscriptions volontaires s’est faite via Internet. Au niveau régional, elles n’étaient qu’un tiers« , rappelle Lionel Espinasse de l’Insee. Au total, le Ministère de l’Intérieur a enregistré 2,7 millions d’inscriptions volontaires entre le 1er janvier et le 4 mars 2022, dont 1,7 million d’inscriptions en ligne.
« Nous avons travaillé d’arrache-pied pour simplifier les démarches et depuis janvier près de 3 millions de Français sont inscrits sur les listes électorales ! » se satisfait la ministre de la Citoyenneté Marlène Schiappa. « A l’heure où la démocratie est attaquée à nos portes, Je veux leur dire que voter est un droit et un devoir civique qu’ils ont la chance d’exercer librement et qui peut aussi changer les choses. Alors du 10 au 24 avril, allez voter ! »