Un rappeur proche des milieux islamistes invité aux universités d’été des Verts

Dans le cas des Écologistes, le nouveau nom d’Europe-Écologie Les Verts, elle aura lieu le 24 août au Havre. Or, au-delà de cette division devant la France entière, un autre malaise s’est installé à l’annonce de l’invité d’honneur des Verts qui n’est autre que le rappeur controversé Médine, présumé proche des mouvements islamistes. Comme il fallait s’y attendre, cette invitation fragilise encore plus l’alliance de la gauche car nombreux sont ceux qui se seraient passés d’une telle publicité.

Islamisme, propos anti-républicains, antisémitisme… Pourquoi avoir choisi un tel invité?

Le rappeur n’est pas dans la provocation. Il n’utilise pas certains éléments de langage pour vendre plus d’albums. Non, il a des positions qu’il assume clairement sans aucune ambiguïté. Encore très récemment, il devait participer à un débat avec le prédicateur islamiste Tariq Ramadan, dont il est très proche, mais cette rencontre a dû être annulée à cause des ennuis judiciaires de ce dernier qui doit faire face à de nombreuses plaintes pour viols. Par conséquent, la responsabilité en revient à Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, qui a validé la venue de Médine à l’université d’été de son parti.

C’est une proche de Tondelier, Léa Balage El-Mariky, adjointe au maire du 18e arrondissement de Paris, qui a souhaité que le rappeur soit présent. Elle l’a convié à un débat intitulé «explication de texte, la force de la culture face à la culture de la force». Marine Tondelier va aussi participer à cet échange avec «cet artiste engagé». Il est curieux qu’après la demande de dissolution de Civitas par Darmanin, notamment pour avoir tenu des propos antisémites lors de leur dernier rassemblement, et celle d’une député Renaissance de dissoudre LFI pour les mêmes raisons après le soutien de Mélenchon au ministre de l’Intérieur, les Verts aillent dans cette direction.

Susciter la polémique pour attirer un maximum de militants

Les thèmes sont clairs: lutte contre les «violences policières», le «racisme systémique», les «oppressions postcoloniales», la «stigmatisation des musulmans», etc. On remarquera deux choses: la première est qu’il n’y a absolument rien qui concerne l’écologie. La seconde est que le choix du public attendu montre très clairement l’axe choisi par les Écologistes qui, comme LFI, attendent beaucoup du vote des banlieues pour continuer à siéger à l’Assemblée. On peut ajouter aussi la gêne occasionnée auprès du PS et du PCF qui avait déjà dénoncé des textes du rappeur jugés «insupportables». Pour la députée de Paris Caroline Yadan, «Marine Tondelier (…) montre soit une ignorance coupable, soit une adhésion à des thèses favorisant la haine de la République, l’antisémitisme, l’homophobie et le séparatisme islamiste».