
Bruno Retailleau ©Capture d'écran TF1
À l’approche du mois sacré du Ramadan pour les musulmans du monde entier, qui débutera dans la nuit du 28 février au 1er mars, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets et les responsables de la sécurité à une «extrême vigilance». Dans un télégramme envoyé jeudi dernier, relayé par nos confrères du Figaro, le locataire de Beauvau a souligné la persistance d’une menace terroriste élevée couplée à des tensions internationales, notamment avec l’Algérie. Cette situation exceptionnelle nécessite une attention particulière vis-à-vis des manifestations et des lieux de culte.
La crainte de débordements lors des rassemblements
Le Ramadan, mois de jeûne sacré pour les musulmans, est une période propice aux rassemblements importants, notamment aux abords des lieux de culte. Bruno Retailleau a insisté sur la nécessité de surveiller étroitement les offices et rassemblements tout au long du mois, en particulier lors de la «nuit du destin» (Laylat al-Qadr), prévue le 26 mars, et de l’Aïd al-Fitr, qui marquera la fin du Ramadan autour du 31 mars. En effet, la France fait face à une menace terroriste persistante et les récents événements internationaux ont exacerbé les inquiétudes quant à la sécurité des citoyens. Bruno Retailleau n’en est pas à sa première initiative en matière de sécurité. Il avait déjà émis des directives similaires lors de précédentes fêtes religieuses, telles que la Toussaint ou les fêtes de fin d’année. Ces mesures visent à prévenir tout incident et à garantir la sécurité du public durant ces périodes de forte affluence.
La question des imams venus d’Algérie
Néanmoins, cette vigilance accrue ne fait pas l’unanimité. Le Rassemblement national, en particulier, critique la venue d’imams algériens en France pour le Ramadan. Le parti de Marine Le Pen accuse le ministre de laxisme. Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement National, a dénoncé sur X ce qu’il considère comme une «ingérence». Il affirme que Monsieur Retailleau n’a pas tenu ses promesses de fermeté migratoire. Le ministre a répondu en assurant que la venue de ces imams est strictement encadrée et temporaire et que la sécurité des Français reste sa priorité. La polémique autour de la venue des imams algériens s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. Bruno Retailleau a réaffirmé sa volonté de maintenir une ligne ferme en matière d’immigration, tout en assurant que les mesures de sécurité seront renforcées durant le Ramadan pour protéger les fidèles et prévenir tout risque d’attentat.