Le projet de Coluche trahi par le gouvernement ©Alamy
Si l’association avait déjà alerté en septembre sur ses difficultés financières, elle n’a jamais été pensée pour servir «170 millions de repas pour 1,3 millions de personnes».
Une organisation dépassée et abandonnée par l’État
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale le mercredi 4 octobre, Jean-Yves Troy, délégué général de l’association explique clairement que «nous ne sommes plus taillés pour répondre aux besoins». Devant l’explosion des bénéficiaires, notamment un très grand nombre de jeunes, et confrontés à un manque de moyens, les Restos vont être dans l’obligation de «refuser du monde et ce à partir de novembre». Il a ajouté: «Nous allons refuser du monde pour la première fois de l’histoire des Restos du cœur. À partir de novembre, nous allons baisser les dotations du nombre de personnes [et] nous réduisons aussi les critères d’accès à l’aide alimentaire».
Jean-Yves Troy insiste sur le fait que «les Restos du cœur ne sont pas dimensionnés aujourd’hui pour distribuer 170 millions de repas, pour accueillir 1,3 million de personnes». Il a précisé qu’en un an, «200 000 personnes de plus sont allées taper à la porte des Restos. Cette hausse massive et brutale n’est jamais arrivée. Elle avait été constatée en 2008, suite à la crise financière mais de manière beaucoup plus lente».
Le projet de Coluche trahi par le gouvernement
Au début, le comédien avait lancé cette idée de proposer un repas chaud au plus nécessiteux. Mais son association n’avait pas pour but de supplanter l’État et de devenir la première cantine de France pour les classes populaires. Dés la rentrée, il manquait déjà 35 millions d’euros dans les caisses des Restos pour finaliser le budget en cours. Malgré de nombreux dons, les responsables de l’association ne pouvaient pas prévoir l’explosion du nombre de bénéficiaires. Dans le même temps, d’autres associations du même type ont alerté sur leurs difficultés financières et l’impossibilité de répondre à toutes les demandes.