
Studio de France Inter, Paris ©Wikimedia
La parution du livre-enquête «La Meute» continue de susciter des remous, tant au sein de La France insoumise que dans les médias. France Inter, qui disposait de l’exclusivité de l’ouvrage, suspecte une fuite interne après que Jean-Luc Mélenchon ait obtenu un exemplaire avant sa publication officielle.
Une fuite suspectée chez France Inter
Selon les informations du Journal du Dimanche, France Inter avait reçu une version numérique du livre «La Meute» le 2 mai 2025, en vue de préparer une interview des auteurs prévue le 6 mai. Pour prévenir toute diffusion non autorisée, l’éditeur avait intégré un filigrane mentionnant France Inter et les initiales du destinataire. Cependant, dès le 3 mai, un exemplaire estampillé de ce filigrane aurait été remis à Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier cherchait par tous les moyens à se procurer le livre pour préparer sa riposte.
Face à cette situation, France Inter a ouvert une enquête interne pour identifier l’origine de la fuite. La radio publique souligne néanmoins que ses équipes reçoivent régulièrement des ouvrages en avant-première et que le contrat de confiance avec les maisons d’édition est généralement respecté.
Jean-Luc Mélenchon était clairement préparé à la sortie du livre
«La Meute», rédigé par les journalistes Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, est le fruit de deux années d’enquête et de plus de 200 témoignages. L’ouvrage décrit un fonctionnement interne de LFI marqué par un culte du chef, des purges et des méthodes autoritaires. Il met également en lumière l’influence de Sophia Chikirou, compagne de Jean-Luc Mélenchon, au sein du mouvement.
Lors de leur passage sur France Inter le 6 mai, les auteurs ont qualifié Jean-Luc Mélenchon d’«homme violent». Ils évoquent des messages menaçants envoyés à des membres du parti et des pratiques de harcèlement envers ceux qui étaient écartés. La France insoumise a vivement réagi à la publication de «La Meute». Jean-Luc Mélenchon a qualifié les auteurs de «gens dégénérés». Il a accusé l’ouvrage de relayer des ragots. D’autres cadres du parti, comme Mathilde Panot, ont dénoncé une tentative de déstabilisation politique.