On se rappelle qu’au début des années 2010, le marché immobilier français avait pâti de la crise. Les prix immobiliers avaient dégringolé jusqu’à 2% en glissement annuel en 2012… sauf à Paris que la clientèle nationale et internationale avaient plébiscité à constance. La crise des dettes souveraines avait donc profité à l‘immobilier parisien, « valeur refuge » par excellence. Toutefois, si le marché du luxe est très plébiscité, la politique d’Anne Hidalgo a desservi de nombreux quartiers très recherchés il y a encore peu.
Les prix se maintiennent malgré la crise
Au deuxième trimestre, les prix des biens anciens ont légèrement décéléré en augmentant de 6,8% sur un an, soit -0,5 point par rapport à la croissance du premier trimestre. De même, le volume de ventes a un petit peu faibli. Toutefois, fait exceptionnel dans l’histoire de ce marché, on a observé une très forte hausse des prix continue depuis une décennie et ce sur tout le territoire.
Alain Trannoy, professeur d’économie à l’université d’Aix-Marseille, estime qu’il «va sûrement y avoir une phase de légère baisse en cas de stagnation économique. Dans ce genre de période, les prix ont historiquement tendance à se tasser plus que les volumes. Les prix devraient diminuer davantage dans les grandes métropoles, là où ils avaient le plus augmenté, qu’en province et sur les côtes». Il ne faut pas oublier qu’un autre phénomène a été observé : le déplacement des parisiens en régions. Habitués à des prix entre 10 et 12000€/m² en moyenne, ils ont achetés au prix sans négocier ce qui a contribué aussi à maintenir des tarifs élevés dans tout l’hexagone.
Des taux d’emprunts plus hauts mais toujours accessibles
Si la pandémie et les craintes autour de la situation macroéconomique ont contribué à augmenter l’épargne des Français, l’usage qui sera fait de cette argent, par exemple comme apport lors d’un achat d’appartement ou de maison, représente une des clés du marché parmi d’autres aléas. Les acquéreurs potentiels se décident en fonction du taux d’emprunt immobilier qui leur est offert. Aujourd’hui, le taux de référence moyen a 20 ans se rapproche de 2%.
Thierry Delesalle, notaire du Grand Paris, explique que «Les taux sont encore très acceptables. À 2%, les clients y vont encore. Ce n’est pas le taux qui freinent les achats mais les dossiers qui sont repoussés par les banques. À cause de l’évolution du taux d’usure (ndlr : taux d’intérêts maximum légal que les banques sont autorisées à pratiquer lors d’un prêt), elles ont peur que les conditions d’emprunt qu’elles proposent dépassent le taux d’usure. Elles attendent que la Banque de France modifie celui-ci. Pendant ce temps, les dossiers d’emprunt et les projets d’achat sont mis en attente».