La difficulté de maîtriser les coûts de production
Quand on l’interroge sur l’inflation et la hausse des prix en France, le patron des magasins E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, s’est montré clair: «Oui, les prix vont continuer à augmenter». «Les consommateurs voient la réalité dans leurs magasins […], les prix alimentaires ont augmenté de 7 à 8 % le mois dernier». Et cette hausse ne peut, selon lui, que continuer au regard des demandes d’augmentation des prix qu’adressent les fournisseurs aux négociateurs.
Il ajoute: «Aujourd’hui, alors qu’il y a déjà eu des hausses très importantes au mois de mars suite aux négociations commerciales, les demandes (des industriels) sur l’alimentaire, c’est 9,2 % supplémentaires et sur le non alimentaire 7,1 %». Il cite en exemple des demandes de 12 % supplémentaires sur les plats cuisinés, de 15,98 % sur les conserves de fruits et légumes, de 30,7 % sur la pâtisserie viennoiserie et de 14 % sur la charcuterie libre-service.
Chercher un coupable
Entre le discours des politiques, des industriels et des commerçants, le constat est le même: tout le monde se renvoie la balle sans pour autant arriver à justifier les raisons d’une telle inflation. Pour Michel-Édouard Leclerc, «les industriels tiennent des discours généraux via leurs fédérations, ils n’assument pas de nous demander d’augmenter les prix, et c’est nous les méchants», reproche-t-il. Et «quand on demande des justifications» de ces hausses de tarifs, «on ne les a pas», accuse-t-il. Car, en effet, compte tenu des volumes dont il s’agit, la hausse du coût de l’énergie ne saurait justifier des hausses en dizaines de centimes voire en euros sur un produit alimentaire.
Le patron des supermarchés E. Leclerc estimait, fin juin, que «la moitié des hausses de prix demandées par les industriels ne sont pas transparentes mais au contraire suspectes». Il réclamait la création d’une commission d’enquête pour obliger les industriels à une plus grande transparence sur l’origine de la hausse des prix. On ne peut que regretter que le gouvernement lui ait adressé une fin de non-recevoir. La question étant légitime, les français auraient aimé connaître les raisons économiques d’une telle flambée des prix.