
crédit image @adobe stock / taxe foncière
L’automne marque le retour d’une échéance incontournable pour tous les propriétaires immobiliers en France. Cette année encore, des millions de contribuables doivent se préparer à s’acquitter de leur taxe foncière, un impôt local dont les modalités et le calcul restent souvent méconnus malgré son impact significatif sur le budget des ménages.
Qui doit payer la taxe foncière cette année ?
En 2024, ce sont 33 millions de propriétaires immobiliers qui sont concernés par le paiement de cette taxe locale. Le principe fondamental à retenir est simple : toute personne propriétaire ou usufruitière d’un bien immobilier au 1er janvier 2025 est redevable de cet impôt.
Un point crucial à noter concerne les transactions immobilières en cours d’année. Même en cas de vente du bien après le 1er janvier, c’est toujours le propriétaire initial qui reste légalement responsable du paiement intégral.
« Il faut vraiment s’arranger à l’amiable avec les acquéreurs lors de la vente pour répartir la taxe foncière au prorata entre le vendeur et l’acheteur », recommande Manon Bellin, avocate fiscaliste chez Neora Avocats.
Quels biens sont imposables ?
Pour être soumis à la taxe foncière, les biens doivent présenter un caractère fixe. Sont ainsi concernés :
– Les maisons et appartements
– Les caves et parkings
– Certains abris de jardin
– Les piscines
– Les sols des bâtiments dépendants
À l’inverse, les caravanes non fixées au sol échappent à cette imposition, tandis que les bateaux servant d’habitation fixe y sont assujettis.
Exonérations possibles
Des exonérations ou dégrèvements peuvent être accordés sous certaines conditions, notamment liées aux revenus ou à des situations particulières. Il est donc recommandé de vérifier son éligibilité à ces dispositifs d’allègement fiscal.
Calendrier de paiement : ne manquez pas les échéances
Les dates limites de paiement varient selon le montant de la taxe et le mode de règlement choisi :
– 15 octobre : date limite pour les montants
inférieurs à 300 € en cas de paiement non dématérialisé
– 20 octobre : échéance pour tout paiement en
ligne
– 27 octobre : prélèvement pour ceux ayant opté
pour le prélèvement à l’échéance
Pour les contribuables ayant choisi la mensualisation, le paiement s’échelonne sur 10 prélèvements de janvier à octobre, offrant ainsi une solution pour étaler la charge financière.
Moyens de paiement acceptés
Si votre taxe foncière dépasse 300 €, vous n’avez pas le choix : le paiement doit obligatoirement être effectué en ligne, soit via le site impots.gouv.fr, soit par l’application mobile dédiée.
Pour les montants inférieurs ou égaux à 300 €, d’autres moyens de paiement restent accessibles, comme le chèque ou les espèces.
Comprendre le calcul de votre taxe foncière
Le montant de la taxe foncière repose sur un calcul complexe qui combine plusieurs paramètres :
La valeur locative cadastrale, base du calcul
Cette valeur correspond au loyer théorique que pourrait générer votre bien. Elle est déterminée à partir d’une fiche d’évaluation qui prend en compte la surface, la localisation, le confort et l’état du logement.
« La valeur locative cadastrale est calculée à la construction du logement et est rarement mise à jour sans demande du contribuable. Ainsi, la plupart du temps, la fiche d’évaluation qui sert de base de calcul à la valeur du logement est erronée », souligne Manon Bellin.
Cette valeur cadastrale subit ensuite une revalorisation annuelle (augmentation de 1,7% en 2025) puis est divisée par deux en raison d’un abattement forfaitaire.
Les taux d’imposition locaux
Une fois la base imposable établie, celle-ci est multipliée par les taux d’imposition votés par les collectivités territoriales. Ces taux incluent notamment le taux communal et la taxe d’ordures ménagères.
Selon la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP), 86,3% des villes ont maintenu en 2025 le même taux qu’en 2024, une stabilité qui n’empêche pas l’augmentation globale de la taxe du fait de la revalorisation des valeurs locatives.
Modifications à déclarer
La DGFiP rappelle que certaines modifications apportées au bien doivent être déclarées par le propriétaire : reconstruction, changement de surface, réalisation de gros travaux, etc.
Ces déclarations peuvent avoir un impact sur le montant de la taxe foncière, à la hausse comme à la baisse selon les situations.
Des montants moyens qui varient selon le type de bien
En 2024, les propriétaires français ont dû s’acquitter, en
moyenne, de :
– 1 072 € pour une maison
– 851 € pour un appartement
Ces moyennes masquent cependant d’importantes disparités régionales et locales.
Un conseil d’expert pour potentiellement réduire sa taxe
Face à ces montants significatifs, Manon Bellin conseille vivement aux propriétaires de vérifier la fiche d’évaluation de leur bien : « La taxe foncière n’est pas une fatalité ! »
Cette démarche peut révéler des erreurs dans l’évaluation du logement et, le cas échéant, conduire à une révision à la baisse du montant de la taxe.
