
SFR-avenir-financier
Dans un contexte de restructuration financière majeure, le groupe Altice France vient de prendre une décision stratégique forte face à la proposition groupée de ses concurrents. Cette manœuvre inattendue relance les discussions sur l’avenir du marché des télécommunications français et suscite l’inquiétude des salariés comme des autorités.
Une offre tripartite immédiatement écartée
La maison mère de SFR a fermé la porte sans hésitation à la proposition formulée conjointement par les trois autres grands opérateurs du marché français. Cette offre d’acquisition visait à démanteler la majeure partie des activités de SFR pour un montant total de 17 milliards d’euros.
Le montage financier prévoyait une répartition inégale entre les trois acquéreurs potentiels : Bouygues Telecom aurait obtenu la part du lion avec 43% des actifs, tandis que le groupe Iliad (maison mère de Free) et Orange auraient respectivement récupéré 30% et 27%.
Face à cette proposition, Arthur Dreyfuss, PDG d’Altice France, s’est montré catégorique dans sa communication interne : « Cette offre a été immédiatement rejetée », a-t-il simplement déclaré aux employés du groupe.
Un contexte financier sous haute tension
Restructuration massive de la dette
La position d’Altice France s’inscrit dans un cadre financier récemment modifié. Le groupe vient en effet de finaliser une opération majeure de restructuration de sa dette, qui est passée de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros au 1er octobre dernier.
Cette réduction significative résulte d’un accord négocié avec les créanciers, qui ont accepté d’effacer une partie des dettes en échange d’une entrée substantielle au capital. Les créanciers détiennent désormais 45% des parts du groupe, modifiant considérablement sa gouvernance.
Vigilance gouvernementale
L’intérêt manifesté par les trois concurrents pour le démantèlement de SFR a immédiatement suscité l’attention des pouvoirs publics. Roland Lescure, ministre de l’Économie et des Finances, a fait part de sa préoccupation.
Le ministre s’est déclaré « extrêmement vigilant » quant aux potentielles répercussions d’une telle opération, particulièrement concernant l’évolution des prix et la qualité des services proposés aux consommateurs français.
Inquiétudes sociales croissantes
L’avenir de SFR suscite de vives préoccupations parmi ses employés, qui craignent pour la pérennité de leurs postes dans un secteur en perpétuelle mutation.
La CFDT a exprimé ses inquiétudes face à ce projet de rachat en soulignant les risques sociaux majeurs d’une telle opération : « Cette opération de concentration, si elle se concrétise, pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects ». Le syndicat ne cache pas ses exigences et demande des « garanties concrètes » pour protéger les salariés.
Prochaine étape juridique
Le feuilleton financier autour d’Altice France n’est pas terminé. Une audience d’appel concernant le plan de sauvegarde accélérée du groupe est programmée pour le 4 novembre prochain, constituant une étape décisive pour l’avenir de l’entreprise et de ses milliers d’employés.
